Valentin Lepagnez : Mission skate en Ouganda

En décembre dernier, un skateur bigourdan est parti en Afrique de l’Est pour une mission hors du commun. Rencontre avec Valentin Lepagnez.

En plus de celle qu’il a constamment vissée sur la tête, Valentin a bien d’autres casquettes : il est, entre autres, musicien (Dafra, À La Bonheur), animateur radio, moniteur de skate et président de Bigoride, association tarbaise de skateboard.

Skateur sans frontière

« La FFRS (Fédération Française de Roller et Skateboard, NDLR) m’a proposé cette mission en Ouganda. Mon rôle était de faire passer un diplôme de formateur aux profs de skate locaux afin qu’ils aient un bagage pédagogique ». Il y a 15 ans, Valentin était déjà parti en Afrique pour un projet culturel autour du skateboard au Burkina Faso, et il en avait gardé un souvenir mitigé : « Les choses qu’on avait mises en place n’avaient pas fonctionné, et je me suis posé beaucoup de questions. Je suis heureux que la vie m’ait donné l’occasion de repartir en Afrique ». Le projet de skatepark en Ouganda a été initié par l’Uganda Skateboard Union, structure locale fondée en 2005 et dirigée par Jackson Mubiru.

 Au cœur du ghetto

À Kampala, capitale de l’Ouganda, le skatepark du quartier de Kitintale se trouve au beau milieu du ghetto. Il a été construit par les skateurs locaux et étrangers. « Il y a 15 ans, j’avais vu des photos du début du projet, il n’y avait pratiquement rien ; aujourd’hui, c’est devenu un lieu de vie avec une bibliothèque, des artisans, une salle informatique, des danseurs… Tous les jeunes du quartier s’y rassemblent et peuvent avoir accès à ces activités ». Pendant dix jours, Valentin a pu transmettre son savoir : « Ils n’ont pas les techniques qu’on a développées en France. Ils étaient super réceptifs et vraiment reconnaissants ».

 Langage universel

Au park de Kitintale, Valentin a décerné vingt brevets d’Initiateurs Fédéraux officiels aux moniteurs locaux Ougandais, mais aussi à des moniteurs Kenyans, Tanzaniens et Rwandais. « Le skate crée de la cohésion et relie les gens de tous les horizons ; c’est un langage universel qui transmet des valeurs, tout comme la danse ou la musique ». Pour le skateur bigourdan, le bilan est plus que positif : « C’était une excellente expérience. Je me suis senti utile, j’ai pu transmettre ce que j’avais appris tout au long de ces années. Il y avait une ambiance de folie ; le soir, on skatait jusqu’à pas d’heure : “Ouganda is on fire !” (rires) ». Ce projet a été rendu possible grâce à l’Ambassade de France, l’association Skate Aid, le FSPI, ainsi que l’asso tarbaise Bigoride qui a donné du matériel pour les skateurs de Kitintale. Bien vu, Valentin !

Une vidéo du projet est disponible sur

Youtube : @Bigoride

Instagram : @joecoolval