Ubik Studio : Dans l’antre du son

VIGNETTE 03 P22 HSF2025 EGC
EGC Business School & CCI Tarbes-HP : Un tremplin vers demain
janvier 6, 2025
VIGNETTE 01 P20 HSF2025 CB CONSEIL
CB Conseil et Formation : Quand « se former » rime avec « performer »
janvier 6, 2025
Afficher tous
VIGNETTE 02 P8 HSF2025 UBIK

VIGNETTE 02 P8 HSF2025 UBIK

Aujourd’hui, le Mag a rendez-vous avec Michel Coutausse, ingénieur du son au studio Ubik. Objectif : découvrir les arcanes de l’enregistrement, les coulisses de la musique, les secrets du mixage… les mystères de la vibration sonore !

 

Les métiers du son attirent de plus en plus de personnes. Michel Coutausse roule sa bosse dans ce milieu depuis plus de quarante ans. En 2012, il a ouvert son propre studio à Tarbes ; il y enregistre de nombreux projets et contribue à la formation des ingé-son de demain.

 

Club Dorothée

Michel est né et a grandi à Tarbes. Rapidement, il est monté à Paris pour apprendre le métier d’ingénieur du son : « À cette époque, il n’y avait pas d’école, on apprenait sur le tas. J’ai commencé en tant que sondier-perchman pour la télévision, notamment pour l’émission de Dorothée ». Eh oui, lecteurs : quand la rédaction du Mag était enfant et regardait le Club Dorothée sur TF1 en mangeant ses tartines au beurre, Michel était sur le plateau de tournage ! Après cette expérience, il a rapidement intégré le milieu de la musique : « J’ai bourlingué… J’ai fait beaucoup de scènes, puis j’ai été assistant au studio WW, où on enregistrait Oberkampf, Les Garçons Bouchers, Indochine… J’ai beaucoup appris en regardant les ingé-sons travailler ».

 

 Mises à jour

« Au WW, on avait un 8 pistes, c’était l’archaïsme du son. La préhistoire ! (rires). C’était il y a 45 ans, il n’y avait pas le matériel qu’on a aujourd’hui. Tout au long de ma carrière, j’ai été obligé de me remettre à jour en permanence, au fur et à mesure que la technologie avançait ». Après Paris, Michel est parti sur Toulouse : « Je faisais un peu de tout : du son, du roading, de la lumière… J’ai travaillé avec les premiers magnétophones numériques, les “ADAT”, puis j’ai connu les DR4, les premiers Direct-to-Disk… J’ai continué à me former tout seul en achetant des bouquins, puis grâce à l’informatique. J’ai acheté mon premier PC en 1988 : on pouvait enregistrer une piste stéréo ou deux pistes mono. Ça coûtait très cher ; à l’époque, il était impensable d’acheter un studio pour le mettre à la maison ».

 

 La genèse d’Ubik

Après avoir été régisseur à Nice, Michel a organisé des meetings pour de grandes entreprises, puis il est parti à Madagascar en 2005 : « J’y suis resté deux ans. Je sonorisais des concerts, des discours politiques… J’ai dû m’échapper au moment de la révolution malgache, car le pays devenait trop dangereux ». De retour à Tarbes, il a travaillé pour un prestataire local, puis l’idée d’Ubik a germée en 2010 : « Au début, j’avais un Mac, une paire de moniteurs, une carte-son, quelques micros… J’ai coupé le garage en deux pour construire une cabine ; c’était la première fois de ma vie que je montais un mur en moellons ! (rires) Des amis me ramenaient du matos, mon frère m’a refilé un ampli, j’ai commençé à enregistrer quelques potes… Le projet prenait forme petit à petit ».

 

 Mélodie reggae

En 2012, le studio Ubik enregistre son tout premier projet. Il s’agit d’un album reggae d’Andy Moses : « C’est pour ça que j’ai appelé mon chat “Reggae” : à cette époque, il était tout petit et il traînait dans nos pattes quand on travaillait sur l’album d’Andy ». Douze ans plus tard, Reggae est toujours l’incontestable mascotte du studio : il est le seul à avoir le droit de faire la sieste sur la console de mixage. De très nombreux artistes de tous horizons ont enregistré à Ubik ; citons Josef Lazar, Lakaty, Cirrhose Atak, À La Bonheur, Foodja Crew…

 

Devenir ingé-son

Michel accueille régulièrement des stagiaires désireux d’apprendre le métier : « J’ai des élèves de Troisième, de Première, de Terminale, des étudiants en école de son… Je leur fais découvrir la vie d’un petit studio : le matériel, les techniques, l’aspect social avec les musiciens. J’essaie aussi de les aider dans leur orientation. Les stages sont nécessaires pour se mettre dans le bain : il faut faire ses armes tout en ayant une formation théorique ». Le jour de l’interview, une jeune stagiaire, Angélique, était présente ; élève de Première au lycée Saint-Pierre, ce stage lui permet de découvrir le métier avant de se lancer dans une école spécialisée. Michel, que diriez-vous aux jeunes qui souhaitent s’engager dans cette voie ? « … Bon courage ! (rires) Je dirais qu’il faut être patient : pour faire un bon ingé-son, il faut minimum dix ans ». Voilà qui est dit. Merci, Michel !

 

Tél. 05 31 17 64 18

Facebook : UbikStudio Records