Thomas Dubois : Après 2018, tout schuss vers les jeux paralypiques 2022

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Photo JO 4

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Sa déficience visuelle aurait pu être un handicap. Il en a fait une force, un moteur qui lui a permis d’être sélectionné pour les Jeux Paralympiques en Corée du Sud. La mobilisation a été forte pour l’encourager (« ça compte quand c’est dur ») et le soutenir financièrement. Le jeudi 3 mai, ce jeune sportif de haut niveau originaire de Vic-en-Bigorre a reçu, des mains d’élèves de Terminales STMG et STI2D du lycée Pradeau-La Sède qui ont organisé une course le dimanche 11 février à Odos, un chèque de 2 545€ ! Une occasion en or de poser quelques questions à Thomas, sous le regard bienveillant de son chien-guide Jarode.

 Thomas, vous voilà revenu à la vie normale, après une aventure extraordinaire. Quels sont vos projets ?

Scolairement, cette année était une année charnière. J’ai suivi quelques UV en section STAPS à l’université de Grenoble, et me suis consacré à ma préparation sportive. A la rentrée prochaine, je poursuivrai une formation de kiné à Lyon. Je veux être kiné du sport.

Votre progression a été fulgurante ! Champion de France Junior de biathlon et ski de fond en 2014/2015 ; Champion de France Sénior biathlon en 2017 ; sélectionné en équipe de France pour la Coupe du Monde Sénior en Ukraine et les Jeux Paralympiques en mars 2018. Faire partie des 12 athlètes sélectionnés par le Comité paralympique, ce n’est pas rien !

Les Jeux, j’en rêvais déjà enfant. Depuis la classe de Seconde, j’ai suivi un entraînement sérieux  à Villars-de-Lans, mais au départ mon projet était de préparer 2022. Je ne m’attendais pas à être sélectionné pour 2018. Je ne l’ai su que début février, après la Coupe du Monde. La sélection aux Jeux, c’était la cerise sur le gâteau !

Qu’est-ce qu’on se dit à ce moment-là ?

« Ça y est, mon gars, tu y es ! » C’est beaucoup de stress et de pression. Mes 2 premières courses ont été décevantes au niveau du résultat, mais elles m’ont quand même aidé pour la suite des épreuves. J’ai fait beaucoup de fautes au tir, et puis c’est revenu. J’ai pu prendre du plaisir aux 3 courses suivantes.

Une question que beaucoup se posent. Comment se passe l’épreuve de tir quand on est déficient visuel ?

Je me couche sur le tapis de tir. Je porte un casque qui émet un signal sonore. Plus je me rapproche de la cible, plus les sons s’accélèrent, devenant de plus en plus aigus. Ça me donne une indication pour tirer.

Vous êtes arrivé 11e au 12,5 km en biathlon et 13e aux 10 km en ski de fond, en binôme avec votre guide Bastien Sauvage. Collègue ou ami ?

Bastien est mon guide depuis l’année dernière. Il était biathlète en Pôle Espoir à Villars-de-Lans, mais il a eu des soucis de santé. Devenir mon guide a finalement été une opportunité pour lui d’aller aux Jeux. Nous avons le même âge, nous nous entraînons ensemble et ensuite nous allons boire un verre et discuter. Nous sommes amis.

Quel sera votre souvenir le plus fort ? Les Jeux ou la réception à l’Elysée ?

C’est bien sûr un grand honneur d’être reçu, avec toute la délégation, par le président de la République, mais participer aux Jeux, c’était un rêve qui se réalisait ! La cérémonie d’ouverture, quand on a tous défilé, était très impressionnante. Et quand les copains ont gagné une médaille en Relais ski de fond et qu’on a chanté la Marseillaise… Je n’étais pas sur le podium, j’étais remplaçant sur cette course, mais ça a été le moment le plus fort. C’était une émotion incroyable, j’étais aussi heureux qu’eux. Pour l’équipe.

Comment envisagez-vous la suite ?

On recommence l’entraînement le 25 mai. Au printemps et en été, c’est course à pied, vélo et ski à roulettes. En septembre, on reprendra le ski en Slovénie. Mes objectifs, pour la saison à venir, sont un podium en Coupe du Monde et les Championnats du Monde.

Avez-vous conscience de représenter un exemple pour les jeunes de votre âge ? Que leur répondez-vous ?

Je remercie les élèves du lycée Pradeau-La Sède, dont les actions ont contribué à mon projet. Je leur dis : croyez en vos rêves ! Moi, j’ai réussi à atteindre le mien. Je me suis surpassé, à force de travail et de volonté. J’ai toujours refusé que ma déficience visuelle m’empêche de faire exactement comme les autres.

Chapeau, Thomas ! Et à dans 4 ans…