Tarbes, ma ville illustrée : Rencontre avec Dominique Eyheramendy

VIGNETTE 04 P24 273 Muraille Finestras
La Muraille de Finestras
janvier 16, 2023
VIGNETTE 02 P12 273 Renovaktion
RENOV’AKTION : Ne ratez pas la promo de rentrée !
janvier 16, 2023
Afficher tous
VIGNETTE 03 P08 273 Tarbes ville illustree

VIGNETTE 03 P08 273 Tarbes ville illustree

Ce livre a débarqué de nulle part, un peu comme un OVNI : personne ne l’a vu arriver, on n’avait jamais rien vu de tel sous nos latitudes bigourdanes, et il a immédiatement suscité la curiosité et l’intérêt du public. Le Mag se devait de mener l’enquête !

En novembre dernier, nous fouillions comme à notre habitude les étagères des librairies du coin lorsque nous sommes tombés sur un recueil de magnifiques dessins de Tarbes, réalisés par un artiste tarbais que nous ne connaissions pas et dont nous n’avions jamais entendu parler. Ah ! Ça n’allait pas se passer comme ça ! Ni une ni deux, nous nous sommes débrouillés pour contacter l’auteur afin de réclamer des explications.

L’art comme loisir

Dominique Eyheramendy est né à Tarbes : « Je n’aimais pas trop l’école, se souvient-il. Je dessinais tout le temps, j’avais même l’interdiction de dessiner à la maison, sauf si je travaillais bien ! (rires) J’ai appris tout seul ; à 14 ans, j’ai fait la plonge dans un resto pour me payer ma première boîte de peinture à l’huile ». Le dessin l’a toujours accompagné, même si l’art passait après d’autres priorités : son travail à l’Arsenal, ses deux filles, les travaux à la maison… Il y a aussi la montagne, le sport, les voyages : « J’ai une vie bien remplie ; j’ai exercé divers métiers avant de devenir graphiste et m’installer à mon compte ». Aujourd’hui retraité, Dominique a enfin plus de temps à consacrer au maniement du pinceau. Et il ne s’en prive pas.

Naissance du livre

Depuis longtemps, cet artiste singulier a l’habitude de photographier les endroits et édifices qui lui plaisent afin de les dessiner ensuite. Un jour, il peint l’église Sainte-Anne de Tarbes dans un style qui lui était inhabituel, et ses filles l’ont encouragé à continuer dans ce sens : « L’idée du livre est née comme ça, explique-t-il. J’ai voulu raconter la ville à ma manière : c’est un récit visuel, avec de petites anecdotes qui se rattachent à l’histoire tarbaise ».

Modernisme & Tradition

Deux styles cohabitent : sur les pages de gauche, les dessins sont réalisés à la plume avant d’être scannés, vectorisés puis colorisés à l’ordinateur. Cette technique permet de représenter les bâtiments emblématiques de la ville dans un style moderne et épuré. Sur les pages de droite, le style est plus traditionnel, avec des dessins faits à la mine de plomb décrivant des scènes de vie. Le lecteur attentif trouvera au fil des pages quelques clins d’œil, comme la présence de Jacques Tati en vélo devant le CGR, les Demoiselles de Rochefort assises sur un banc, les carmélites du Corniaud, Charlie Chaplin, le Maréchal Foch… L’auteur nous livre une vision onirique de la ville, n’hésitant pas à sortir des éléments de leur contexte afin de les mettre en valeur.

Pour l’amour de Tarbes !

L’affection que porte Dominique à la capitale bigourdane transparaît à chaque page : « J’habite en ville, je circule en vélo, raconte-t-il. On a accès facilement à tout, Tarbes possède une dimension très humaine ». Dans la préface du livre, une phrase nous a interpellés : « Tarbes est une jolie femme qui n’a jamais eu d’amant ». Mais pourquoi donc ? « Je trouve qu’elle est mal-aimée, explique-t-il en souriant, elle n’est pas très connue ni appréciée à sa juste valeur ». Il a su lui rendre un très bel hommage à travers ce livre. « Une lectrice paloise m’a dit que le bouquin lui avait donné envie d’habiter à Tarbes ; je trouve que c’est le plus beau des compliments ».

La caverne aux trésors

À la fin de l’entrevue, Dominique nous a menés jusqu’à son antre, l’atelier dans lequel il passe des heures à retranscrire en images sa propre vision de la réalité. C’était comme si nous pénétrions dans la caverne d’Ali Baba : des tableaux étaient éparpillés dans tous les sens, certains accrochés, d’autres non, des toiles en cours de travail, d’autres achevées, certaines rangées dans des tiroirs, d’autres posées dans un coin… Et tout est d’excellente qualité ! Dominique ne s’est jamais cantonné à un style particulier : « Je n’ai pas de fil conducteur, explique-t-il, je touche à toutes les techniques ». Il nous a également montré quelques-uns de ses carnets de voyage ; on serait bien resté des heures à éplucher toutes ces petites merveilles… Dominique est un artistique libre : il fait ce qu’il veut, quand il veut, comme il veut. Il ne fait pas d’expos et ne cherche pas à en faire, il n’a démarché aucun éditeur pour son livre, il a tout fait lui-même, à sa manière. C’est une démarche singulière qui nous a beaucoup plu, même si l’on peut émettre toutefois un petit regret : celui de ne pas voir ses œuvres accessibles à tous, car elles valent vraiment le coup d’œil. Nous, on a eu du bol : il nous a permis de prendre quelques clichés de ses peintures à l’huile… Peut-être qu’on vous les présentera un de ces jours, lecteurs ; en attendant, filez vous régaler en plongeant dans les pages de Tarbes, ma ville illustrée !