Le dernier week-end de janvier, à l’occasion de la première étape du Championnat de France N2, nous sommes allés rencontrer les redoutables Full Metal Punkettes, l’équipe tarbaise de Roller Derby. Attention, reportage mouvementé !
Leur nom : Full Metal Punkettes. Leur look : peintures de guerre, protège-dents, bas résille, casque, protections. Leur arme : le patin à roulettes. Leur réputation : farouche. En ce dimanche pluvieux, la rédaction du Mag ne savait pas trop à quoi s’attendre en pénétrant dans le Gymnase Bastillac…
C’est un sport de contact qui se pratique sur des patins à roulettes. Sur le terrain, 5 joueuses par équipe : 4 bloqueuses et une jammeuse. Le but ? « La jammeuse, reconnaissable grâce à l’étoile sur son casque, doit dépasser les bloqueuses adverses, explique Margot ; un point est marqué à chaque bloqueuse dépassée ». Margot est une jeune Punkette de 24 ans. Qu’est-ce qui l’a amenée à pratiquer ce sport ? « J’ai assisté à un match, ça m’a plu, j’ai eu envie d’essayer. Je me suis inscrite au club de Tarbes alors que je n’avais jamais patiné. Tout le monde est accepté, peu importe notre niveau ou nos différences, on arrive toutes à trouver notre place très facilement ».
Les origines du roller derby remontent à la fin du XIXe siècle, lorsque les courses d’endurance sur patins à roulettes virent le jour aux États-Unis. Ce sport fut très populaire avant de décliner un siècle plus tard ; puis, un jour en l’an 2000 au Texas, suite à une sombre histoire de spectacle avorté, un groupe de femmes montent Bad Girl Good Woman Productions, une association inspirée des mouvances punk, rockabilly et Do It Yourself. L’objectif ? Se remparer du sport, et balayer le sexisme traditionnel qui règne dans leur contrée natale. Elles organisèrent le tout premier match féminin, et quelques mois plus tard le roller derby connaissait un succès international.
L’équipe tarbaise est composée d’une vingtaine de licenciées, de 18 à 40 ans. « L’équipe existe depuis dix ans, raconte Margot, certaines joueuses ont plusieurs années d’expérience, d’autres quelques semaines. » L’une des choses qui nous ont beaucoup amusés, ce sont les derby names : chaque joueuse choisit un pseudo (souvent à base de jeu de mots) inspiré d’un de leur trait de caractère, d’une anecdote, d’une référence à une célébrité… « Dans l’équipe, on a Jane Breakin’ (pour sa ressemblance avec la star), Élo 2 Vie (en référence à son penchant pour l’eau-de-vie), So Fear (alias Sophie), Éva PapaC, Maya La Breizh (qui vient de Bretagne), Totally Tchoin, qui est un remix entre les Totally Spies et… les tchoins (rires), etc ». Et votre derby name à vous, Margot ? « C’est “Peach Ass” : une pichasse, pour faire simple, c’est une blonde platine avec une Fiat 500. J’ai été blonde platine, j’avais une Fiat 500 rouge, donc mes amis m’appelaient Pichasse (rires). Et “Peach Ass”, c’est pour le jeu de mots avec “peach” (“pêche” en anglais) et… “ass” (rires). »
« Le roller derby a beaucoup évolué, explique Margot. Il y a quelques années, c’était plus tourné vers le spectacle et c’était beaucoup plus violent ; aujourd’hui, c’est devenu plus stratégique, sportif et bienveillant. Chaque année, il y a de plus en plus de règles pour éviter les blessures. » C’est un sport de contact, certes, mais très encadré. Bon, OK, il peut arriver qu’une côte ou deux se brisent légèrement de temps à autre, mais c’est tout à fait exceptionnel. Est-ce que le roller derby aide à expulser le stress ? « Oui, il y a un côté défouloir, ça fait partie des choses qui attirent les joueuses ». Toutefois, pas d’inquiétude : une flopée d’arbitres est là pour encadrer les sportives lors des compétitions.
Les femmes ont développé ce sport, et les hommes ont fini par s’y mettre : « À Tarbes, l’équipe est mixte, même s’il y a une majorité de femmes ». Les championnats sont exclusivement féminins, et des matchs amicaux mixtes sont régulièrement organisés. « On cherche à monter une équipe 100 % masculine », précise Margot. Autre particularité : avant chaque match, joueuses et arbitres remplissent un questionnaire : « Chaque personne décide de la façon dont elle veut se genrer, si elle veut qu’on l’appelle “il”, “elle” ou “iel”. C’est un sport ouvert à tous : hommes, femmes, trans, non-binaires… » Le roller derby a gardé la liberté de ses débuts : « Sur le track, on peut devenir la personne qu’on a envie d’être : on se maquille, on se genre et on se nomme comme on veut… Pareil pour les tenues : lors des matchs, seul le maillot de l’équipe est obligatoire, le reste est totalement libre. Certaines sont en jupe à paillettes, d’autres en jogging, en short, en leggins… »
Les Full Metal Punkettes accueillent tout le monde, peu importe votre niveau ou votre gabarit : « Même ceux qui n’ont jamais patiné peuvent venir essayer, ça se passe toujours très bien », assure Margot. Vous êtes tentés ? Sachez que vous pouvez tester quelques séances d’entraînement avant de vous décider, les Punkettes vous prêteront le matos et vous accueilleront à bras ouverts. Le week-end où nous les avons rencontrées, elles ont perdu au score mais conservé leur sourire : « On est super contentes, ça s’est très bien passé, on était face à de très bonnes équipes et on a vraiment bien tenu ». Rendez-vous au mois de mars pour la deuxième étape du championnat. Merci Margot, merci les Punkettes !
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