Rencontre avec Marie Perrottet : Les Restos du Cœur en Bigorre

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VIGNETTE 02 P08 288 RESTOS DU COEUR

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Dans les Hautes-Pyrénées comme partout en France, Les Restos du Cœur s’organisent pour venir en aide aux plus démunis. Le Mag s’est rendu au centre de Tarbes, dans le quartier Laubadère, afin de faire le point sur la situation actuelle.

Marie Perrottet est responsable du centre de Laubadère ; elle est également référente des bénévoles des Restos dans le 65. Son constat est sans appel : « Nous faisons face à une forte recrudescence des personnes accueillies, déplore-t-elle : il y a plus de 20 % d’augmentation par rapport à l’année précédente. Il nous manque énormément de bénévoles ».

Appel aux bonnes volontés

Pour faire face à cette situation, les Restos du 65 lancent un appel : quel que soit votre profil, vous pouvez apporter votre aide et rejoindre les équipes de bénévoles. Par exemple, à l’entrepôt de Séméac d’où partent toutes les marchandises, l’association a besoin de chauffeurs-livreurs, de manutentionnaires, de caristes… « Nous cherchons aussi des bénévoles pour le centre itinérant créé en 2022, avec lequel nous tournons dans tout le département, précise Marie ». Où que vous soyez, n’hésitez pas à venir donner un coup de main aux Restos : ils ont besoin de vous.

De nombreux services

Les Restos apportent une aide alimentaire, mais pas seulement : ils proposent également de nombreux autres services. Le centre de Tarbes accueille par exemple des ateliers de français, où plusieurs bénévoles se mettent à la disposition de ceux qui souhaitent apprendre notre langue. « Nous avons également un atelier informatique. Une fois par semaine, une coiffeuse et une esthéticienne viennent prendre soin de ceux qui le souhaitent ; ce sont des services très appréciés ». Pour les équipes des Restos, l’accueil est primordial : « Nous sommes là pour ceux qui ont besoin de parler. C’est important pour nous d’être à l’écoute ».

Quelques chiffres

Entre 3000 et 4000 personnes sont accueillies dans les 13 centres d’activités que compte le département, et dans lesquels travaillent 251 bénévoles. À Tarbes, plus de 1200 personnes sont inscrites au centre de Laubadère. Actuellement, il manque des bénévoles dans tous les centres du département, coordonées par Élisabeth ­Sagnier, responsable département : Tarbes, Lourdes, Argelès, Arreau, Luz-Saint-Sauveur, Lannemezan, Trie-sur-Baïse, Séméac, Vic-en-Bigorre (coordonnés par Élisabeth Sagnier, responsable départementale).  « Nous avons aussi besoin de monde lors de la collecte nationale dans la grande distribution, qui a lieu au mois de mars, ainsi que pour les paquets cadeaux en hiver, les vide-greniers… ». Vous avez du temps à donner pour une bonne cause ? Vous êtes les bienvenus : « On tient à garder une bonne ambiance, précise Marie, il est important que chaque bénévole se sente bien au sein de l’équipe. »

Le pilier Coluche

Le célèbre humoriste est présent partout dans le centre : photos, portraits, peintures, statuettes… « Coluche est très important pour nous, c’est grâce à lui qu’il y a tout ça. Au départ, les Restos n’avaient pas pour vocation de durer, Coluche pensait que le problème allait être rapidement réglé. S’il savait qu’on est encore là plus de 35 ans plus tard… ». Lorsque nous avons demandé aux bénévoles l’autorisation de les prendre en photo, elles ont tenu à poser autour de son portrait. Tout au long de sa carrière, Coluche a mis sa notoriété au service des plus pauvres, toujours avec humour et bienveillance : « Les artichauts, disait-il, c’est un vrai plat de pauvres. C’est le seul plat que quand t’as fini de manger, t’en as plus dans ton assiette que quand t’as commencé ! »

Urgence nationale

Début septembre, Patrice Douret, le président des Restos, a lancé un appel national sur le plateau de TF1 : « Il faut se rendre compte que l’inflation est d’une violence inouïe, a-t-il expliqué. Cette année, nous avons servi 35 % de repas supplémentaires par rapport à l’an dernier. À ce rythme, si l’on y fait rien, les Restos du Cœur pourraient mettre la clef sous la porte d’ici trois ans ». La situation oblige l’association à faire des choix très difficiles : « Nous allons devoir réduire très fortement le nombre de personnes accueillies dès la prochaine campagne. Et nous allons devoir donner moins de produits aux personnes que l’on va accueillir ». Suite à cette prise de parole, les Restos ont reçu plusieurs soutiens financiers, notamment de la part du gouvernement et de grandes entreprises.

« Aujourd’hui, on n’a plus le droit d’avoir faim ni d’avoir froid ».

« Je te promets pas le grand soir, mais juste à manger et à boire ».

La chanson des restos

La genèse des Restos

Nous sommes en 1985 lorsque Coluche lance, en direct à la radio, l’idée d’une cantine gratuite pour les plus démunis : « Quand il y a des excédents de nourriture et qu’on les détruit pour maintenir les prix sur le marché, on pourrait les récupérer… On essaiera de faire une grande cantine pour donner à manger à tous ceux qui ont faim ». Quelques jours après, il crée avec des proches l’association « Les Restos du Cœur ». Coluche utilisera sa notoriété pour sensibiliser le peuple et la classe politique, et son projet prend rapidement de l’ampleur, propulsé par La Chanson des Restos, hymne caritatif écrit et composé par Jean-Jacques Goldman. Dès la première année, plus de 500 000 disques sont vendus, et tous les profits sont pour les caisses de l’asso. Depuis, les spectacles des Restos du Cœur rapportent chaque année plusieurs millions d’euros, dont chaque centime est réinjecté dans le fonctionnement de l’association.

Tél. 06 75 13 31 25 (Marie Perrottet) – ad65.benevolat@restosducoeur.org