Après des études aux Beaux-Arts et comme graphiste à Londres, Perry Taylor a choisi la pub et la Hollande. Des années plus tard, il adopte le sud-ouest de la France pour s’installer et dessiner. Avec le Selfie gascon, son troisième ouvrage, Perry s’amuse toujours à croquer la campagne et ses tranches de vie. Drôle et poétique, une lecture réjouissante.
Loin d’ici, son job c’était la pub : « J’étais directeur artistique, j’avais ma propre agence à Amsterdam. Après 25 ans dans le business, avec mon épouse Caroline nous cherchions autre chose ». Préférant à la fortune la richesse du coeur, les Taylor larguent les amarres pour le sud de la France avec « deux ou trois valises, deux vélos et un chat ». Loin des grands axes, ils se posent sur les coteaux aux confins du Gers et des Hautes-Pyrénées : « Il y avait les collines, la montagne au fond… on s’est dit, c’est ici ! ». Ils s’installent à Miélan dans un pavillon de chasse, avant de trouver la maison de leur rêve : une ancienne ferme à Puydarrieux, dans son écrin de verdure.
« Anglais ou Français… l’humour avant tout, c’est de l’humain ! »
Tombé sous le charme, Perry Taylor commence à croquer la campagne gasconne dans le moindre détail, fouillant chaque recoin de la maison, chaque conversation. L’immersion est totale, le coup de foudre réciproque : « Je suis conseiller municipal à Puydarrieux et sur proposition, j’ai pris la présidence du club de rugby de Trie… j’étais très fier. La langue n’est pas une barrière. Dès lors qu’on ouvre la bouche, on peut communiquer ! ». Tue-cochon, vendanges, parties de pétanque, troisièmes mi-temps et autres réjouissances n’ont plus de secrets pour notre « anglo-gascon ». S’en donnant à coeur joie, il recueille en dessin un sud-ouest paysan et joyeux. Avec tendresse, et juste ce qu’il faut d’humour grinçant pour éviter le pire : la méchanceté et la condescendance.