La nouvelle est tombée il y a quelques jours : Maxime Pianfetti, émérite escrimeur -bigourdan, est officiellement sélectionné pour les JO de cet été. Ni une ni deux, le Mag est allé discuter avec lui de cette bonne nouvelle. En garde !
À 25 ans, Maxime affiche déjà un très beau palmarès : il est champion de France 2022, champion de France 2023, médaillé d’or aux Jeux européens 2023, vice-champion du monde 2022… Et il se pourrait bien que la liste des récompenses s’allonge très prochainement : les Jeux olympiques approchent à grands pas…
Maxime est né et a grandi à Tarbes. Très tôt, il choppe le virus de l’escrime : « Mes parents m’ont fait essayer plusieurs sports : tennis, foot, etc. Quand j’avais cinq ans, ils m’ont inscrit à l’escrime un peu par hasard, et je n’ai jamais arrêté. J’ai tout de suite accroché ; j’adorais faire des duels et dépasser mes propres limites ». Depuis ses débuts, il est membre de l’ATE, l’Amicale Tarbaise d’Escrime, et représente fièrement les couleurs du club tarbais lors des compétitions : « L’ATE est pour moi comme une petite famille, je suis toujours très content d’y retourner. Récemment, j’y étais pour les Sabres d’Or, j’ai eu la chance de remettre le trophée féminin ».
Au lycée, alors qu’il pratique déjà la compétition de haut niveau, Maxime se prend de passion pour les mathématiques. Une fois le bac en poche, il décide de faire deux ans de prépa (math sup et math spé) à Tarbes : « J’ai découvert l’aspect profond des maths et j’ai adoré ça ». Il s’est ensuite envolé pour Paris où il a mené deux batailles de front : celle des maths et celle de l’escrime. « Je me suis inscrit en fac de maths et je suis allé jusqu’en master ; en même temps, j’étais à l’INSEP, je m’entraînais dur. Ça a fini par être compliqué d’allier les deux, et j’ai décidé de me consacrer entièrement au sport ». Aujourd’hui, Maxime habite toujours Paris et s’entraîne dans une académie privée, la Paris Fencing Academy. Même s’il a pour l’instant mis les maths entre parenthèses, il ne s’interdit pas d’y revenir un jour ou l’autre. Il est également amateur d’échecs : « Je joue beaucoup sur Internet, je vais aussi dans les bars d’échecs, ou au Jardin du Luxembourg : c’est très sympa, il y a des tables gratuites, ouvertes à tous, et des joueurs très, très forts ».
La nouvelle est tombée à la mi-mai : Maxime est officiellement sélectionné pour les JO. La période de sélection aura duré pas moins d’un an, avec d’autres compétitions en parallèle : « Dans quelques jours, je participe à une manche de la coupe du monde à Madrid, puis aux championnats d’Europe en Suisse dans un mois ; le week-end dernier, j’étais à Séoul pour un Grand Prix… Toutes ces compétitions me servent surtout à préparer les JO ». À quelques semaines des Jeux, Maxime est plutôt serein : « J’ai fait le boulot, je considère que j’ai mérité d’aller aux JO ; à présent, j’envoie à fond sur la préparation. J’entre dans la dernière ligne droite : la méthodologie d’entraînement reste la même, entre 25 et 30 heures d’entraînement par semaine à raison de deux entraînements par jour, et on met l’accent sur le préventif pour éviter tout risque de blessure ».
En janvier 2023, Maxime a intégré un dispositif créé par la police nationale pour les sportifs de haut niveau ; c’est ainsi qu’il est devenu policier réserviste : « Ce dispositif permet de se concentrer à 100 % sur le sport ; en contrepartie, la police attend de nous quelques actions, notamment dans le domaine de la communication. C’est génial, car ça permet de se professionnaliser dans le sport tout en intégrant la police nationale, institution qui a des valeurs communes avec l’escrime et le milieu sportif en général : dévouement, courage, respect, engagement ». Cette expérience a permis à Maxime de découvrir différentes facettes de la police, notamment la police scientifique qui lui a tapé dans l’œil.
Maxime, dans quel état d’esprit êtes-vous, à quelques semaines des Jeux ? « Pour l’instant, ça va, je suis serein. J’ai une entière confiance en mes coéquipiers de l’équipe de France et dans le staff d’entraînement. Mon objectif est de tout donner, et c’est ce que je vais faire. Je n’ai peur de rien, je crois en moi, je n’ai pas peur de gagner ». À 25 ans, Maxime va avoir la chance de participer à ses premiers JO à domicile, en France : « Au-delà du sport, c’est une expérience de vie grandiose. Ma famille sera là, ma copine aussi, de nombreux amis viendront me soutenir, et c’est quelque chose qui me plaît énormément. Pour une première participation aux Jeux, je ne pouvais pas rêver mieux. Ce que je vis est juste beau, et j’ai envie de rendre la vie encore plus belle ». Rendez-vous cet été pour l’aventure olympique !