Dans son roman Serrablo – Un cañon en Aragon, le Bagnérais Luc Adisson nous emmène sur le versant espagnol des Pyrénées, dans l’Espagne des années 70. Entretien.
Luc est très attaché à l’Aragon : « C’est une région merveilleuse. Je dis à tous les Bigourdans : vous avez tout avantage à aller vous y promener, y passer quelques jours, des petites vacances… ». C’est dit !
Aujourd’hui retraité, Luc était prof d’histoire à Bagnères. « La retraite ? Il faut s’entraîner, mais on s’habitue. À présent, ça va, je suis bien entraîné ! (rires) ». Il est passionné par le patrimoine local : « J’ai une grange du côté de La Séoube, je l’ai achetée quand j’avais une vingtaine d’années. Elle a encore son toit en chaume comme en 1900 ». Cette grange a reçu le premier prix 2019 du concours des granges foraines de la vallée de Campan. Luc y a installé un petit musée, qu’il a décidé d’offrir au Musée du patrimoine de Campan.
Serrablo vient de paraître aux éditions Gypaète. C’est le premier livre que Luc publie, même si ce n’est pas son coup d’essai : « J’ai écrit deux autres livres, mais ils étaient réservés à un cercle familial ». Allez-vous continuer à écrire ? « Si ça me prend, oui… mais ce n’est pas gagné d’avance ! Je ne me considère pas comme un écrivain : un écrivain écrit parce qu’il aime ça, mais aussi parce qu’il en a besoin. Moi, je n’en ai pas du tout besoin, j’ai beaucoup d’autres activités à côté : jardin, montagne, balade… ». Avez-vous pris du plaisir, pendant l’écriture ? « Oui et non. Oui, car j’imaginais des choses, j’inventais des formules, mais en même temps, quand j’écris, je ne suis jamais content. Deux jours après, quand je me relis, je me dis “Ho là là”… et je réécris jusqu’à être satisfait. C’est un peu frustrant. »
Luc, pourquoi avoir décidé de placer l’intrigue de votre roman dans l’Espagne des années 70 ? « Je me balade en Aragon depuis que je suis enfant. On y partait tous les ans avec mes parents ; on franchissait les Pyrénées avec une vieille Peugeot qui fumait, qui toussait, et on devait la pousser avec ma mère pour franchir le Somport. (rires) Et puis une année, en 72, j’y suis allé sans mes parents, et j’ai vécu l’aventure que je raconte dans les trente premières pages : la promenade avec les copains, les chasseurs de sangliers qui nous barrent la route, la panique, le vieux paysan le lendemain… Tout est vrai ! ». Amis lecteurs, on ne vous racontera pas la suite pour ne pas vous spoiler l’histoire, mais sachez que Luc signe ici un roman de très bonne facture, à la fois captivant, agréable à lire, et ancré dans la réalité. Recommandé par le Mag !
espace-gypaete.com