Pendant le mois de février, l’Office de Tourisme de Tarbes accueillait l’exposition d’une artiste bigourdane nommée Lisa Barillon. Touché par ses peintures, le Mag a voulu lui poser quelques questions.
Pour que la connexion entre l’œuvre et le spectateur puisse s’établir, il est essentiel que l’auteur fasse preuve de générosité dans son processus créatif. C’est le cas de Lisa, qui s’implique personnellement dans ses œuvres, et qui possède, en plus de ça, un style bien affirmé.
« Enfant, je dessinais beaucoup, nous a-t-elle raconté. Je me suis dirigée vers un lycée artistique, puis j’avais prévu d’intégrer une école de design, mais à cette époque, j’étais un peu réfractaire aux règles. Ce qui m’intéressait, c’était la création en elle-même ; je me suis vite désintéressée de l’école car c’était très cadré ». Finalement, Lisa a préféré suivre une formation de fleuriste et garder la peinture comme passion, puis elle a bifurqué à nouveau : « À 19 ans, j’ai fait mon premier saut en parachute, et j’en ai fait mon métier pendant plus de 13 ans ».
Parmi toutes ses activités, Lisa a toujours trouvé du temps pour peindre : « Ça me permettait de ralentir un peu ma vie à 3000 km/h ! J’ai commencé à me faire connaître, à avoir des commandes… ». À ses débuts, elle peignait exclusivement en noir et blanc : « Je suis fasciné par le corps humain, cette machine extraordinaire qu’on nous a donnée ; le noir et blanc me permettait de faire ressortir les fibres musculaires, les courbes… Puis j’ai commencé à utiliser la couleur, et j’ai découvert un univers infini. Je suis partie sur des thèmes plus ésotériques, existentiels. Ce qui m’intéresse est de percuter le spectateur et l’amener à se poser des questions comme : d’où venons-nous ? Que doit-on transmettre ? Quelle est cette magie qui fait qu’on est tous dans le même bateau, mais qu’il n’y a pas de capitaine ? (rires) »
Lisa a de nombreux projets. Côté artistique, elle compte explorer de nouvelles approches. « Je suis aussi en train de créer une ferme distillerie : j’y cultiverai des plantes médicinales pour les transformer en alcool de bouche ». Au fait, Lisa, pourquoi avoir appelé votre expo « D’où venons-nous » ? « Mon intention est d’arriver à questionner le spectateur, l’amener à se rendre compte qu’on est tous, techniquement et chimiquement, des poussières d’étoiles ». Et du coup… d’où vient-on, selon vous ? « (rires) C’est une question rhétorique. Il n’y a pas vraiment de réponse, l’idée est justement d’y réfléchir et de relativiser. » Un mot pour finir ? « Oui : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. C’est une citation de Lavoisier qui colle parfaitement à mes productions. On devrait penser plus souvent comme ça ! ». Bien dit ! Merci, Lisa !