Hervé de Lantivy : Une prothèse vers Compostelle

Vous aimez les récits inspirants ? Ça tombe bien, nous aussi. Voici l’histoire de Hervé de Lantivy, un homme qui a décidé de marcher de Rome jusqu’à Saint-Jean-de-Compostelle. Petit détail : il n’a qu’une jambe.

Au cours de ce périple, Hervé a traversé la Bigorre en juillet dernier, et a profité de l’occasion pour livrer son témoignage à Lourdes lors d’une soirée débat.

 Résurrection

En 1987, Hervé se blesse lors d’un accident de moto. Après de nombreuses complications, il se fait amputer la jambe gauche en 2018 : « Sur la table d’opération, j’ai fait un vœu : je me suis promis que si un jour je remarchais correctement, je partirais à pied à Saint-Jacques-de-Compostelle ». Après l’opération, il reprend rapidement le travail : « C’était très difficile, je faisais la rééducation en même temps que je gérais mon entreprise de paysagiste. Neuf mois plus tard, j’ai fait un burn-out et j’ai tenté de mettre fin à mes jours ». Après ces épreuves, il a fallu se reconstruire : « J’ai fait un petit séjour en hôpital psychiatrique, puis le vœu que j’avais fait m’est revenu à l’esprit. Je me suis dit que c’était le moment ». Nous sommes alors en 2021, et Hervé accomplit son premier pèlerinage vers St-Jacques-de-Compostelle. « Ça a été une véritable résurrection. J’ai enfin pu me libérer ».

 Nouveau départ

En avril dernier, Hervé a repris le chemin de Saint-Jacques. Cette fois, il marche pour l’association Lames de Joie, dont le but est d’offrir des lames de course aux enfants amputés : « Ça leur change complètement la vie, ça leur permet de courir à nouveau, de faire du sport, etc. Ces lames coûtent 2500 €, ne sont pas remboursées, et il faut les changer tous les 18 mois environ à cause de la croissance des enfants ». Hervé est parti de Rome le 3 avril dernier et devrait atteindre Saint-Jean-de-Compostelle courant septembre : « J’aurai parcouru 3100 km. Je marche 10 heures par jour, en m’arrêtant 24 h tous les quinze jours ou trois semaines. C’est dur, notamment à cause de la chaleur qui me provoque des blessures au niveau de la prothèse, mais j’ai traversé des paysages splendides : l’Italie, la Toscane, les Cinq Terres… C’est magnifique ».

 Bulle de contemplation

Le chemin de Compostelle a profondément transformé Hervé. C’est une expérience qu’il recommande à tout le monde : « Il ne faut pas avoir peur du nombre de kilomètres, on peut le faire en plusieurs étapes. C’est une belle leçon de vie qui permet d’apprendre à mieux se connaître. J’y ai appris à mieux m’aimer. On en ressort différent : sur le chemin, on est dans une bulle de contemplation. C’est une déconnexion totale qui fait un bien fou. ».

Pour soutenir le projet « Une prothèse vers Compostelle » et faire un don à Lames de Joie : www.helloasso.com/associations/lames-de-joie – Facebook : une prothèse vers Compostelle