François-Xavier Brunet : Président de la CCI Tarbes et Hautes-Pyrénées

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2020 est derrière nous. Et si l’on a beaucoup étudié, pendant sa durée, les chiffres concernant la situation sanitaire, il était sans doute trop tôt jusqu’ici pour tirer un véritable bilan des effets de la crise sur l’économie. Pour jeter un œil dans le rétroviseur et pour étudier les routes qui s’offrent à nous, nous sommes partis à la rencontre de François-Xavier Brunet, président de la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Tarbes et des Hautes-Pyrénées depuis 2010, et vice-président de CCI France depuis 2017.

En se présentant à nous, François-Xavier Brunet arguera pourtant qu’avant de citer ses fonctions au sein des CCI, il convenait de rappeler les « choses essentielles » : « J’ai 51 ans, je suis marié, j’ai deux enfants, et mon métier c’est Agent Général d’Assurance. » ; cette mise au point peut paraître anodine, elle ne l’est pas. Car, en écoutant M. Brunet s’exprimer sur la crise qui nous frappe, on a nourri le même sentiment : que son analyse de la situation, avant d’être celle d’un institutionnel, était celle d’un homme de terrain, d’un travailleur assumant les mêmes difficultés que celles rencontrées par ses pairs entrepreneurs, d’un Bigourdan nourrissant simplement l’espoir que les autres Bigourdans puissent vivre à nouveau normalement, et cela dans les meilleurs délais…

Les chiffres de l’INSEE pour le troisième trimestre 2020 sont tombés, et dressent un portrait assez sombre de la situation économique en Bigorre. Vous pouvez nous dire un mot de l’année écoulée ?

2020 se présentait très bien, sur le plan commercial avec les projets de relance et d’animation inclus notamment dans le déploiement d’Action Cœur de Ville, sur le plan touristique avec des annonces records en termes de fréquentation, sur le plan industriel avec les marchés décrochés par CAF et Alstom, et d’excellents indicateurs côté aéronautique… Et soudain survient cette pandémie mondiale, puis un confinement qui a été un moment de sidération absolue et qui a marqué l’arrêt brutal de l’ensemble de l’économie. Aujourd’hui, que constatons-nous ? Que le commerce souffre énormément, que les bars et restaurants sont toujours fermés, que l’on craint de nouveaux licenciements dans l’aéronautique, que les établissements thermaux ont peu travaillé et que les stations de sport d’hiver pourraient passer la saison sans voir un seul skieur. Les Hautes-Pyrénées tiennent principalement sur deux pieds : le tourisme et l’industrie. Or ce sont les deux secteurs qui risquent de souffrir le plus de la crise. Et que les chiffres du chômage soient plus mauvais qu’ailleurs n’est pas une surprise : il y a, dans les Hautes-Pyrénées, des milliers de saisonniers qui n’ont tout simplement pas pu travailler, et qui encore maintenant ne travaillent pas…

Vous parliez des stations de ski fermées : cette situation inquiète naturellement plus d’une personne dans le département. 2021 ne semble pas, pour le moment, porter le signal du renouveau…

Il faut, pour les stations de sports d’hiver pyrénéennes, un plan de soutien de même ampleur que celui qui a été déployé à Lourdes en 2020. Tout l’écosystème territorial bigourdan est menacé : il faut une mesure d’exception, et sans doute une nouvelle au printemps pour le thermalisme. Ça, c’est pour l’immédiat. Pour le plus lointain, il faut bien comprendre une chose : parmi tous les entrepreneurs du département, vous n’en trouverez pas un qui soit satisfait de vivre des aides publiques. Pas un. Les entrepreneurs du département, ils demandent à vivre du résultat qu’ils génèrent dans leur entreprise par la bonne gestion qu’ils ont de celle-ci. Or, pour que l’on puisse redémarrer, il n’y a qu’une solution : qu’on ait le plus rapidement possible une véritable couverture vaccinale, et que l’on vaccine rapidement les actifs. En attendant, nous devons tous nous astreindre à une discipline.

Vous savez que la vaccination n’emporte pas l’adhésion de tous. Le modèle reste valable ?

Je crois parler au nom des entrepreneurs quand je dis que l’on a tous très envie de recommencer à travailler : cela passera par une couverture vaccinale optimale. Personnellement, je suis aussi favorable à la mise en place du passeport vaccinal, pour que ceux qui sont vaccinés puissent à nouveau fréquenter les bars, les restaurants, les stations de ski, les cures thermales… C’est comme ça qu’on relancera l’économie, en permettant à ceux qui veulent travailler de pouvoir le faire. Commençons par vacciner les quelque 60% Français qui veulent être vaccinés. Si on arrive déjà à 40% de vaccinés, avec ceux qui ont développé une immunité naturelle, on pourra commencer à travailler sur la relance. Tout le reste n’est que littérature.

Un mot à faire passer aux entrepreneurs du département ?

Oui. Qu’ils n’hésitent pas à prendre contact avec la CCI pour évoquer les difficultés qu’ils rencontrent. Nos conseillers entreprise peuvent avec eux faire le point sur leur situation, les aider, les conseiller et les orienter. Nous sommes également parmi les départements les plus actifs d’Occitanie sur l’accompagnement digital, un volet désormais incontournable de l’activité de tous les secteurs. La situation est difficile pour tout le monde : il ne faut donc pas hésiter à demander de l’aide quand c’est nécessaire.

www.tarbes.cci.fr