L’idée de projeter sur l’animal les traits de caractère de l’homme pour mieux les essentialiser, elle n’est pas neuve : faut-il rappeler l’existence des fables d’Esope, ou de celles de Lafontaine ? L’artiste Javier Corellano, barcelonais installé depuis peu à Aureilhan, arpente une ligne qu’ont déjà parcouru d’illustres prédécesseurs, mais dans un esprit, il faut bien le dire, un tantinet plus pop !
Depuis son ouverture, la galerie tarbaise L’Artelier fourmille d’expositions et de projets, auxquels, malheureusement, le Mag ne peut pas toujours rendre hommage. Alors, oui, on est heureux de faire de la place dans nos colonnes au travail d’un «primo-arrivant», et on salue au passage le «flair» de L’Artelier : Javier Corellano n’est installé en Bigorre que depuis deux mois, il est heureux qu’il puisse déjà présenter son travail !
Rhinocéros rose, renne bleu, pieuvre violette… Certes tout cela ne manque pas de couleur, et le style est marqué : Javier Corellano s’est évidemment nourri aux râteliers de la culture graff’, du comics et du cartoon. Les US ne sont pas loin, et rien d’étonnant au fait d’apprendre que Javier a passé quelques temps en Californie, paradis du skate qu’il pratique et dont il tire, aussi, de l’inspiration.
Mais il suffit que l’on s’approche un peu, et l’on comprend qu’il y a dans les œuvres de Javier davantage qu’un formalisme pop : lui-même étant amoureux des animaux depuis toujours, il profite de ses peintures pour dresser un portrait, plus sombre que prévu, de leur condition alors que s’accélère le désastre écologique que l’on mesure et que l’on pressent. La banquise fond, les animaux ne sont que des costumes (vous connaissez le mouvement Furry ?) dans lesquels se nichent des personnages au regard triste, bref, la façade colorée camoufle clairement une réalité plus noire… Ça ne sentirait pas un peu le sapin tout ça ?
Le principe de l’empathie, c’est de savoir se mettre dans la peau de l’autre, et cela fonctionne aussi avec les représentants d’autres espèces ! L’idée de Javier est bonne que de faire comprendre, en installant l’humain dans l’animal, que nos frères à poils et à plumes souffrent eux aussi de ce qu’Homo Sapiens fait à la planète. Ne peuplons-nous pas après tout la même terre ? Faut-il que la pop-culture vienne le rappeler ? Pour Javier, la réponse est, apparemment, l’affirmative. Au Mag, on a fait un sondage : ben clairement, on est du même avis que lui. Animal Power !
A la Galerie L’Artelier
10, rue Carnot à Tarbes
Jusqu’au 31 octobre
www.lartelierblog.wordpresse.com
facebook: L’Artelier – Tarbes
Instagram: de l’artiste @javi_core
www.coreisland.com