Didier Barragué : Le voyage en partage

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VIGNETTE 02 P8 313 DIDIER

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Voyager, c’est bien, mais se servir de son voyage pour élargir l’esprit des plus jeunes, c’est encore mieux. Rencontre avec Didier Barragué !

 

Il y a quelques jours, Didier a quitté sa Bigorre natale pour une virée à moto de trois mois en Afrique : Maroc, Mauritanie, Sénégal… Avant de partir, il a eu une excellente idée : proposer aux écoliers haut-pyrénéens de les embarquer avec lui dans son road trip. Explications du Mag.

 

Plusieurs vies

« Barragué » est un nom que les Tarbais connaissent bien : « Mes parents tenaient la droguerie Barragué sur la place de Verdun, explique Didier. J’ai commencé mon parcours professionnel comme métreur dans le bâtiment, puis j’ai fait de l’hôtellerie, j’ai été chef de chantier au pic du Midi… Un accident d’ULM m’a obligé à tout arrêter pendant trois ans, puis j’ai tenu une boutique, et après ça, j’ai travaillé au SAMU en tant que conducteur ». C’est ce qu’on appelle une vie professionnelle bien remplie ; aujourd’hui à la retraite, Didier a le temps de s’adonner à sa passion : le road trip à moto.

 

Miraculé

Et cet accident d’ULM, alors ? « J’ai bien failli y rester. La voile s’est fermée et j’ai fait une chute libre de 30 m… J’ai tapé le sol, j’ai rebondi et j’ai atterri à plus de 12 m du point d’impact. En plus, l’hélice continuait à tourner en entraînant les suspentes qui m’étranglaient… ». Didier a été évacué par hélicoptère jusqu’à Pau : « J’avais trois lombaires explosées. Je suis tombé sur un chirurgien complètement bourré, il n’a rien vu et m’a dit : “Mettez un coussin sous le dos, ça va passer !” (rires) Finalement, j’ai été opéré à Tarbes ». Et vous n’avez gardé aucune séquelle ? « Non… J’ai mis 3 ans à m’en remettre, et dès que je suis allé mieux, j’ai racheté un paramoteur et j’ai recommencé à voler. Quand on est c**, on est c** ! (rires) »

 

 On the road again

Comment est venue cette passion pour les voyages ? « C’est de famille. Mes parents ont toujours voyagé. J’ai visité l’Inde, le Sri Lanka, le Nicaragua, le Monténégro, les Maldives, Cuba, l’Albanie, l’Égypte, la Grèce… et beaucoup d’autres pays ». Avez-vous un endroit de prédilection ? « J’ai bien aimé le Sénégal, même si c’est un peu compliqué de s’y rendre à moto car il y a 1500 bornes de désert à traverser. J’y suis allé en janvier dernier, mais je suis rentré plus tôt que prévu car il y avait des élections, on m’avait conseillé de ne pas rester. D’ailleurs, il y a eu des morts à cette période… ».

 

 En panne dans le désert

Comment fait-on pour traverser le désert seul à moto ? « J’emmène une réserve souple d’essence. Il y a quelques stations-service, mais il arrive qu’elles soient à sec ». Et en cas de panne ? Vous savez bricoler ? « Pas du tout… J’emporte quelques trucs : des bougies, des plaquettes de frein, mais bon… là-bas, les vis disparaissent dans le sable au fur et à mesure qu’on démonte, et on remonte avec ce qu’il reste (rires). La dernière fois, je suis tombé en panne en plein désert de Mauritanie… Heureusement, j’ai croisé des gens super sympas qui m’ont remorqué jusqu’au premier village, à 80 km de là. »

 

Message aux enseignants

Alors, Didier, ce projet de partage ? « Quand je partais en voyage, une copine instit me demandait d’envoyer des cartes postales aux enfants de sa classe pour leur faire découvrir les pays. D’autres me l’ont demandé ; je me suis dit “bon, c’est bien sympa, mais je n’ai pas que ça à faire d’envoyer des cartes à tout le monde quand je voyage !” (rires). Je me suis dit qu’Internet allait simplifier tout ça : si des classes sont intéressées, je peux échanger avec les enfants pendant le voyage, leur montrer des photos, des vidéos en direct, etc. Au Sénégal, des écoliers se tapent plusieurs kilomètres à pied pour aller en classe, ils n’ont parfois même pas de cahier ou de stylo. Quand ma gosse était au collège, j’habitais à 1 kilomètre et je prenais la voiture pour l’y emmener ; on faisait à peine 800 m, car je devais m’arrêter 200 m avant pour ne pas que ses copines me voient. (rires) Il faudrait que les enfants d’ici se rendent comptent que ça ne se passe pas partout pareil ». Autre exemple : « Au Maroc, des écoles sont peintes avec des couleurs très vives, ça donne aux gosses l’envie d’y aller, contrairement à ici où elles sont souvent ternes ». Cette idée de partage est excellente ; le Mag a tenu à la relayer en espérant qu’elle trouve écho. Didier est ouvert à toutes les propositions (comme établir une correspondance entre enfants africains et bigourdans ?), et se fera un plaisir, à son retour, de venir en classe pour raconter son périple. Amis enseignants, quand vous lirez cet article, Daniel sera déjà sur la route ; n’hésitez pas à le contacter par mail, il sera ravi de vous répondre ! Parole de Mag, c’est une occasion à ne pas manquer !

 

didier.barrague@gmail.com

Facebook : Didier Barragué/Himalayan trip