David G. Blackburn La classe américaine !

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On aurait pu titrer ce portrait «Un Américain à Pau», en détournant le titre de la célèbre comédie musicale de Vincente Minelli : on aurait eu tort. Une rencontre avec David G. Blackburn, ce n’est pas une rencontre avec «un» Américain à Pau, c’est un face-à-face avec l’ensemble de la communauté états-unienne ayant habité la ville, sur des périodes plus ou moins longues, depuis le XIXe siècle. Americanception : vous croyez vous entretenir avec une seule personne, et c’est la mémoire de centaines d’autres qui, soudainement, surgit.

David G. Blackburn est communément ce que l’on appelle un «puits de science». Il suffit d’amorcer la discussion, et voilà que, dans un français mélodieusement porté par un accent américain encore prononcé, jaillissent dates, ouvrages de référence, citations d’historiens, points de détails sur telle ou telle personnalité, liens généalogiques entre telle et telle autre…

Les Américains à Pau, David G. Blackburn, depuis des années, leur consacre une partie extrêmement conséquente de son temps, en épluchant livres d’époque et documents d’archive, et l’on ne croit pas se tromper en affirmant que son érudition, sur ce sujet-là, est la plus profonde que l’on puisse trouver en Béarn.

An American Story

Famille Prince, famille Ridgway, famille Grant de Longueuil, famille Hutton, famille Vanderbilt, famille Livingston, James Gordon Bennett, Ward McAllister… Non, Pau Ville Anglaise n’est pas un mythe, mais anglo-saxonne aurait sans doute été un terme plus approprié pour décrire la situation de la capitale béarnaise au XIXe siècle. Car les Américains y ont été très nombreux, et ont joué une part essentielle dans le développement de la cité, notamment en y important des sports alors impratiqués dans les Pyrénées-Atlantiques… Ainsi de la chasse au renard, sur lequel on lâche la meute que l’on poursuit à cheval. Le Pau Hunt est fondé en 1840, par un Anglais, certes, mais les Américains y sont nombreux à y adhérer : ils y pratiquent assidûment la chasse au renard, ainsi que le «drag», une «poursuite» simulant une chasse après un gibier qui est, pour le coup, imaginaire.

Hallali !

L’histoire du Pau Hunt, c’est actuellement la grande passion de David G. Blackburn, qui y consacre de longues heures d’études et de recherche : depuis une vaste bibliothèque, il sort en notre présence quelques livres sur le sujet, patiemment collectés, dont un ouvrage totalement incunable illustré de gravures humoristiques sur le Pau Hunt, passionnant témoignage d’un temps qui n’est plus… ou presque ! L’association du Pau Hunt n’est en effet pas dissoute, et ils sont quelques-uns, encore, sous la houlette de leur «master», à pratiquer le «drag». La tradition est étonnante, et l’on a juré, auprès de David G. Blackburn, qu’on lui consacrerait bientôt un article. On réitère notre promesse ici, auprès de vous, lecteurs…

Home Sweet Home

L’autre passion de David G. Blackburn, c’est naturellement la villa Hutton, charmante maison XIXe billéroise initialement construite pour un riche irlandais, Richard Lalor Power (justement, en son temps, maître d’équipage du Pau Hunt !), mais surtout habitée pendant des décennies par la famille américaine des Hutton (famille très investie, elle aussi, dans le Pau Hunt !). Cela fait presque deux décennies que David Blackburn patiemment la restaure (pas tout seul : ils sont deux à mettre la main à la pâte !) : quand il ne s’organise pas pour ses recherches, il se lance dans de grandes entreprises de travaux, restaurant plafonds, planchers, moulures, vitrages (et notamment ceux des deux imposantes bow-windows extérieures…). Travail de titan ou travail de fourmi, on n’a pas encore réussi à trancher, mais impressionnant ouvrage qui dit bien la passion de David Blackburn pour l’histoire, qu’elle s’inscrive dans les pages d’un vieux livre ou dans les pierres d’une maison remarquable…

My pleasure

Le plus extraordinaire, dans cette histoire, c’est que le principe qui pousse David G. Blackburn à faire tout cela, hors, naturellement, la curiosité, nous a semblé au Mag être essentiellement le plaisir ! Quand on lui demande à quoi vont aboutir ses recherches, David Blackburn reste vague… Certes, il a déjà contribué à la rédaction de deux livres, et il a déjà publié des articles, dont un, particulièrement remarquable, édité dans la revue du Béarn. Et certes, il y aura d’autres articles. Peut-être même un autre livre. Sans doute une sorte de plate-forme numérique, encore en préfiguration. Une base de données pour les archives, à compléter par d’autres chercheurs méritants… David G. Blackburn sait bien qu’il n’est qu’un maillon dans la grande chaîne des enquêteurs qui contribueront à faire la lumière sur l’histoire américaine de la capitale béarnaise : humblement, il fera ce qu’il a à faire. Avec, pour seule guide, la volonté désintéressée d’approfondir son propre savoir en même temps que celui de ses contemporains. Et si ça, c’est pas ce que vous appelez avoir la classe, on ne sait pas ce qu’il vous faut !

Contributions de David G. Blackburn – déjà parues

Blackburn (David G.), Lassaily (Etienne), Sabin (Pierre-Henri), Salettes (Erik de), Harry La Montagne, un Américain à Pau (1920-1939) dessins et albums des Collections du Cercle Anglais, 2019, Pau : Le Cercle Anglais.

Mirat (Paul), Blackburn (David G.), Saget (Jean-François).-F. (2018). Autour du cheval à Pau à la Belle Époque, 2018, Pau: Marrimpouey.