Col des Portes : Autant en emporte le vent

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Ce jour-là, nous avions décidé de nous rendre au Pibeste, mais un adversaire de taille s’est dressé en travers de notre chemin, nous obligeant à revoir nos plans et à nous arrêter au Col des Portes. Récit.

 

Aujourd’hui, ça souffle, et pas qu’un peu : le vent n’y va pas de main morte. Ce courant d’air nous insupporte : il faudrait qu’on se téléporte dans les Pyrénées qui nous portent, nous réconfortent et nous transportent. Une idée frappe à notre porte : pourquoi hésiter de la sorte ? C’est l’heure d’enfiler un short ! Allons là où le vent nous porte : vers le Pibeste, le Col des Portes ! Nous y serons sous bonne escorte : beaucoup d’oiseaux, zéro cloporte ! Le reste ? Que le vent l’emporte.

 

 Sacré mois de mai

Amis lecteurs, soyez indulgents ; le mois de mai nous fait toujours cet effet : on se met à faire des rimes de manière incontrôlable, des rimes instables, on pète un câble inexplicable, poing sur la table… Oups, pardon : ça nous reprend. Concentrons-nous : nous prenons la route d’Argelès avant de rejoindre le charmant petit village d’Ouzous, d’où nous démarrons la balade. On a pris le sac et la veste, on a mis le chapeau d’un geste, ce n’était pas l’heure de la sieste : on est parti vers le Pibeste. On a traversé le village avant d’emprunter un sentier ; les papillons nous dévisagent : le printemps est en plein chantier.

 

 Aux quatre vents

Ah, pour souffler, ça souffle ! Le sentier est parfaitement indiqué : si vous comptez vous rendre dans les parages, aucun risque de vous perdre. Nous sommes arrivés au Col des Portes vers midi, et le vent soufflait toujours plus fort. Le Pibeste n’était plus qu’à quelques dizaines de minutes de marche, mais le vent nous mettait à l’épreuve : c’était comme s’il s’engouffrait dans l’une de nos oreilles pour souffler dans notre boîte crânienne avant de ressortir par l’autre côté. On a dit zut pour le Pibeste : ça soufflait comme dans le Far West, on se croyait à Bucarest, au large de la baie de Brest ou tout en haut de l’Everest… partons sans demander notre reste.

 

 Il en faut peu…

Nous sommes donc redescendus après avoir profité du magnifique panorama qu’offre le Col des Portes : de là-haut, on voit la vallée d’Argelès, le Gabizos, le Balaïtous… Sur le chemin du retour, nous avons aperçu plusieurs rapaces qui planaient dans le ciel : qui étaient-ils ? D’où venaient-ils ? Que voulaient-ils ? Allaient-ils nous attraper avec leurs griffes géantes pour nous entraîner dans les airs, comme le condor dans Tintin et le Temple du Soleil ? Mais non, voyons ! Pauvres vautours… au Pibeste, sans prétention, ils ont mauvaise réputation ; il faut pourtant garder raison, ils ne sont pas mauvais garçons ! Bref, nous avons marché trois heures, sans avoir froid, sans avoir peur ; nous avons vu des tas de fleurs, ça nous a réchauffé le cœur : il en faut peu pour être heureux, il en faut peu pour le bonheur ! Salutations, amis lecteurs !