Clément Gaillères est un jeune aventurier pyrénéen qui se prépare à vivre un périple hors du commun : dans quelques semaines, il partira pour une expédition de trois mois en Laponie, seul avec sa meute de chiens.
Distance à parcourir en traîneau : plus de 1500 km ! Ce périple, Clément le partagera avec sa communauté sur le Web, mais aussi avec les élèves de plusieurs écoles qui participent à l’aventure. Le Mag a papoté avec lui de son voyage, du projet pédagogique qui l’accompagne, de la Laponie, de la solitude, des aurores boréales, des chiens… etc. !
Clément et sa meute commenceront l’aventure le 14 janvier prochain. Ils partiront du sud de la Suède pour atteindre le Cap Nordkinn en Norvège, le point le plus au nord de l’Europe continentale. Arrivée prévue : mi-avril. Chaque jour, ils parcourront une moyenne de 30 kilomètres, avec un jour de repos par semaine. Pour garantir la sécurité de l’équipe, Clément devra anticiper tous les aspects logistiques. Température attendue : autour de -20 °C. Pour l’électricité, un petit panneau solaire lui permettra de recharger les batteries pour le GPS, les lampes frontales, la caméra, etc. Nom de l’expédition : Perds Pas le Nord !
Clément a 24 ans. Après une enfance en région bordelaise, il a beaucoup voyagé ; aujourd’hui, il est principalement basé dans les Pyrénées, et travaille en tant que saisonnier dans une boucherie à Arrens-Marsous. Très tôt, il a développé une passion pour les terres glacées : « Depuis tout petit, je suis fasciné par le Grand Nord. À 18 ans, je savais que je voulais devenir musher (personne qui conduit un attelage de chiens de traîneau, NDLR) ; j’ai économisé et je suis parti dans un chenil en Laponie pendant six mois pour me former bénévolement ». Quelques années plus tard, il est revenu en Laponie pour travailler comme guide d’expéditions hivernales ; après avoir conduit des dizaines de touristes, il réalise aujourd’hui son rêve : partir en solitaire pour s’immerger en pleine nature sauvage.
Ce sera la première fois que Clément se retrouve seul pendant autant de temps. Est-ce qu’il appréhende ? « … Oui ! (rires) Si j’en crois tous les explorateurs, la peur n’est pas une mauvaise chose, car elle permet de rester vigilant : si on part trop confiant, on risque de se blesser ou de blesser les chiens ». En réalité, il ne sera pas seul : il sera entouré de huit gros toutous, tous plus sympas les uns que les autres. Pilaf, son tout premier chien, est un husky de Sibérie ; il est avec lui depuis cinq ans et joue un rôle central dans l’attelage. À ses côtés, on trouve des chiens issus de croisements entre huskies et groenlandais (une race très robuste), ainsi qu’un croisement entre un husky et un malamute, un chien particulièrement puissant. « Ils font partie de ma famille, assure Clément. Ce sont des chiens que j’ai adoptés : ils ont tous travaillé ailleurs avant, ou ont été abandonnés ». Le jeune homme met un point d’honneur à ce que ses chiens soient parfaitement éduqués : « Je veux qu’ils puissent croiser une autre personne, une motoneige, ou même du gibier sans partir comme des dingues ».
Outre l’aspect personnel de cette aventure, Clément a souhaité inspirer les jeunes générations. Grâce aux photos et vidéos qu’il enverra régulièrement depuis la Laponie, plusieurs écoles pourront suivre son expédition. Ce projet éducatif vise à sensibiliser les élèves à la protection de l’environnement, à l’esprit d’aventure, et aux valeurs comme le courage et la persévérance. À l’heure où nous écrivons ces lignes, trois établissements bigourdans participent déjà au programme : « Chaque école abordera les thèmes de son choix : la faune et la flore en Laponie, la relation entre l’homme et le chien, la banquise… ».
Pour réaliser cette aventure, Clément a besoin de 30 000 euros : « Le matériel coûte très cher à cause des conditions extrêmes », explique-t-il. Il a mis sur pied une association, Les Amis de Pilaf, grâce à laquelle il peut nouer des partenariats avec les entreprises locales. Si vous souhaitez soutenir son projet, il représentera en contrepartie les couleurs de votre société de différentes manières ; n’hésitez pas à le contacter pour lui demander de plus amples détails. Au fait, comment va-t-il occuper son temps libre, quand il sera au fin fond de la Laponie, par -20 °C ? « J’aurai mon téléphone, donc j’aurai de la musique, et je vais aussi emporter des livres. J’ai prévu entre 4 h et 8 h maximum de traîneau par jour, il faudra bien occuper les soirées… tiens, je vais aussi prendre des mots croisés ! (rires) ». Lecteurs, n’oubliez pas de vous abonner aux réseaux sociaux de Clément pour suivre son aventure en direct !
Mail : bandeapilaf@gmail.com – Instagram : @clementgailleres