Ce jour-là, vers la fin mars, la rédaction avait grand besoin de se dégourdir les pattes, mais sans aller trop loin : il nous fallait rentrer tôt car on avait du pain sur la planche. Oui : on avait, osons le dire car une fois n’est pas coutume, accumulé un léger retard. Nous avions l’appel de la montagne, alors que c’était une montagne de travail qu’il nous fallait gravir !
Nos paupières, amis lecteurs, se fermaient devant l’écran d’ordinateur… Halte-là ! Il nous fallait un remontant, et nous avons opté pour le meilleur qui soit : un grand bol d’air frais, histoire de faire un bon courant d’air entre nos oreilles et nous remettre les idées en place. Cependant, pas le temps d’aller s’aérer à la montagne : décision a donc été prise d’aller marcher sur les hauteurs de Bénac, à une poignée de kilomètres de Tarbes. Prêts ?
Il ne nous a même pas fallu quinze minutes pour atteindre Bénac en voiture. Ô prodigieuses Pyrénées, qui nous gratifient de tant de beaux paysages et de balades merveilleuses, au sein des montagnes ou à quelques pas de chez nous… Go ! On démarre sur les chemins bénacais, et c’est une véritable démonstration de beauté que la nature nous offre : des magnifiques fleurs d’aubépines blanches, des pulmonaires bleutées, des euphorbes, des violettes, des ficaires (« T’aimes le beurre ? »), des jolies potentilles… Et des pissenlits, amis lecteurs ! De superbes marées jaunes ondulaient au gré du vent, comme les vagues lourdes qui suivent le mouvement de la marée en reflétant les lumières dorées du soleil… Certains pissenlits, ayant terminé leur floraison, étaient déjà transformés en têtes hirsutes et ébouriffées, éparpillant leurs cheveux aux quatre vents…
Et en parlant de cheveux, devinez qui l’on a croisé en pleine balade ? Un indice : elles avaient, comme cela nous arrive plus souvent qu’à notre tour à la rédaction, grand besoin de faire un tour chez le coiffeur pour se dégager un peu la vue, obstruée par les cheveux dans les yeux… Oui : les vaches irlandaises ! Somptueuses bêtes paisibles qui nous regardaient passer en mâchant tranquillement des herbes fraîches… Salut, les vaches highlands ! Continuant notre périple vers Julos, nous avons trouvé de l’ail des ours en grande quantité. Les feuilles de cette plante apportent un fort goût aillé et sont à la base de nombreuses préparations culinaires, comme le pesto. Attention toutefois à ne pas confondre son feuillage avec celui du muguet, hautement toxique !
Arrivés à Julos, nous avons fait une boucle pour revenir à Bénac en passant par Averan et Barry ; au final, on aura marché cinq heures et parcouru une bonne quinzaine de kilomètres. Et quinze minutes à peine après la fin de cette jolie balade, nous étions de retour au poste, en train de pianoter frénétiquement sur notre clavier, revigoré qu’on était par cette sortie, l’inspiration gonflée à bloc grâce aux zéphyrs des Pyrénées ! On repart bientôt, c’est certain !