Enseignante au Collège Calandreta de Gasconha de Pau, née dans une famille où parents et grands-parents parlaient le béarnais, Pascale Hustet n’est pas professeure de langue, comme on pourrait le croire, mais de mathématiques !
Dans les Calandretas, on joue en effet la carte de l’immersion, et il est vrai que c’est sans doute la solution la plus efficace pour acclimater les élèves à la pratique d’un langage. La preuve par Pascale Hustet, se décrivant comme une enseignante enthousiaste et passionnée qui apprécie de retrouver ses collègiens, dotés d’une grande curiosité intellectuelle et avec lesquels les échanges, toujours, sont riches. Pascale Hustet, cependant, n’a pas toujours été professeur de mathématiques. Ingénieur chimiste dans un centre de recherche, elle a toujours eu envie de transmettre, et a finalement choisi de devenir enseignante. Portrait.
« On n’entre pas dans le mouvement Calandreta par hasard. »
– explique-t-elle, car c’est un engagement fort. « Choisir de transmettre des sciences en occitan a été un challenge pour moi. Je suis arrivée au Collège en 2006, un an après sa création, et j’en en ai été sa directrice pédagogique jusqu’à l’année dernière. Le collège est sous contrat avec l’État depuis 2010, j’ai participé à sa structuration et à son développement ».
« Le collège propose un enseignement en immersion occitane, et une pédagogie active : les élèves construisent leurs savoirs à travers des situations de recherche. On pratique une pédagogie de projets, ce qui permet de se renouveler en permanence. Les petits effectifs par classe permettent un suivi individualisé de chaque élève. »
Qu’est ce qui serait perdu selon vous sans l’occitan ?
« Le bilinguisme est un véritable atout : il facilite, par exemple, l’apprentissage d’autres langues ! Pour ma part, je peux témoigner que l’Occitan, qui est une langue romane, me permet de comprendre notamment l’italien, l’espagnol, et d’établir des ponts avec d’autres langues quand je voyage. L’an dernier, j’ai ainsi pu échanger avec une vieille dame sicilienne. Nous avons trouvé la musique commune à nos langues et nous nous sommes comprises. Outre les belles racines de notre région, cela permet d’étendre plus loin la communication. Je trouve cela magique. Sans être linguiste de formation, je peux vous dire que l’occitan est une langue riche de sons et d’expressions bien spécifiques et nuancées. Attachée à la culture de ma région, transmettre en occitan est quelque chose que je considère comme étant une richesse ! »