Il aura été 8 ans président du Tarbes Pyrénées Football et se sera investi 11 ans en tout auprès du club, onze années pendant lesquelles le TPF aura connu des hauts et des bas, de la montée en National 2 (CFA) en 2010 jusqu’à la double relégation de ces deux dernières années. Le 23 mai dernier, Jean-Michel Nérin a quitté son fauteuil de président pour céder sa place à son vice-président. Nous sommes revenus avec lui, juste avant sa démission, sur l’histoire et l’évolution du TPF sous son mandat, et nous avons profité de l’imminence de la Coupe du monde féminine pour l’interroger sur la place des femmes dans le club…
Le Mag : Ces dernières années n’ont pas été particulièrement riantes pour le TPF, notamment du fait de la relégation de l’équipe 1 masculine, puis de celle de l’équipe 2. Lorsqu’on lit la presse, on a l’impression que tout vous accuse. Qu’en est-il exactement ?
Jean-Michel Nérin : Pendant ma présidence, j’ai l’impression que la presse n’a toujours fait que souligner ce qui allait mal. Exemple, personne ne parle du fait que nous avons aujourd’hui plus de 500 licenciés. Il est possible que j’ai pu me tromper parfois, comme tout le monde, mais que je sache je n’ai pas fait de fautes graves ou professionnelles. Et puis le foot c’est un sport où, comme on le voit cette année en ligue des champions, même un Barça peut se faire éliminer, c’est ce qui est magnifique, on peut avoir de très belles comme de mauvaises surprises. Notre relégation en est une mauvaise…
Quelle est la situation du club actuellement ?
Le club malheureusement descend de deux divisions l’an dernier, l’équipe 2 d’une division, mais ce qui est positif et heureusement qu’il y a du positif, c’est que le club est vraiment bien structuré par rapport au moment où j’en ai pris la présidence. Chez les tout-petits il y a trois ou quatre équipes par âge, nous avons maintenant trois équipes féminines alors qu’il n’y en avait aucune quand je suis arrivé… Et les coachs sont tous théoriquement diplômés pour chaque catégorie. Chez les jeunes surtout on a fait un travail énorme depuis plusieurs années. Aujourd’hui il y a les générations des années de naissance 1999, 2000, 2001, 2002 qui arrivent chez les seniors et qui ont un niveau intéressant. Le TPF peut remonter, il a les moyens pour le faire grâce à ces jeunes en amenant un ou deux joueurs expérimentés de l’extérieur.
Vous gardez donc espoir pour le TPF ?
Bien sûr que je garde espoir ! Le club peut fonctionner très bien s’il apprend de ses erreurs. Et puis il faut dire que ces deux dernières années on n’a pas vraiment eu le vent en poupe du côté de l’arbitrage. L’arbitre a toujours raison, mais là, même la presse l’a reconnu : il y a certains matchs où on n’a pas été gâté à ce niveau. Par ailleurs je quitte le TPF en laissant des comptes sains, ce qu’ils n’étaient pas au moment où je suis arrivé. La seule difficulté vient du manque de financement : lorsqu’on évoluait en National 2, on devait jouer contre des équipes qui avaient jusqu’à sept, huit fois, notre budget. La Ville de Tarbes nous assure du maintien de sa subvention pour les années à venir, ce sont les entreprises qui ne jouent pas le jeu. Elles ne comprennent pas que si elles ne donnent pas aux associations, les jeunes resteront dans les quartiers et dans les escaliers des immeubles. Quand je vois des entreprises qui font dix, douze millions de chiffre d’affaire et qui ne sont pas capables de donner 1 000 euros de mécénat, ce qui ne leur coûte réellement que 360 euros, je dois dire que je ne comprends pas.