Uhaïna Haet, Réalisatrice de la nouvelle vague

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Le talent n’attend pas le nombre des années : Uhaïna (la vague en basque – prononcez oueillna) Haet a 16 ans et sait ce qu’elle veut. Elle est élève en première au lycée de l’île d’Oléron, le CEPMO (Centre Expérimental Pédagogique Maritime en Oléron).  

Bigorre Mag : Comment et pourquoi une jeune Tarbaise se retrouve-telle à faire ses études en Charente Maritime ? 

Uhaïna Haet : Parce que je ne me reconnaissais pas dans le système classique, les années collège avaient été particulièrement pénibles. Tous les élèves du CEPMO ont soit un passé scolaire douloureux ou atypique (des décrocheurs, des Hauts Potentiels) soit n’ont jamais été dans le système classique (cours à la maison). Je cherchais un système alternatif qui me tirerait vers le haut, qui m’élargirait des champs du possible : là où je suis, il n’y a pas de hiérarchie professeurs / élèves. Pas de Conseiller Principal d’Education ni de proviseur. Les élèves sont force de propositions bien que n’étant pas dans le conseil de décision. J’y suis depuis deux ans et je m’y sens bien.

Comment en es-tu arrivée à faire ton premier film documentaire à 16 ans ? 

J’ai toujours aimé faire des films. J’avais fait dès ma seconde un court métrage sur mon lycée. Puis j’ai entendu parler de l’association Zellidja qui propose des bourses de voyage à des porteurs de projet âgés de 16 à 20 ans. J’ai donc monté un dossier sur le voyage en Irlande d’un mois que je souhaitais faire (objectifs, budget prévisionnel, etc) en tutorat avec mon professeur d’Anglais. Mon projet a été retenu et je suis partie l’été dernier.

Comment s’est passé le tournage ? 

Sur l’intuition. Sur le papier je voulais faire des micro trottoirs, mais très vite je me suis rendue compte que j’avais besoin d’établir un contact humain et social, sélectionner les rencontres qui figureraient dans mon film, j’ai donc privilégié les interviews. Je souhaitais être suffisamment en ouverture pour accueillir l’inattendu, comme ces Bretons rencontrés par hasard se rendant à un concert traditionnel Irlandais que j’ai finalement suivis, ou cette ferme de lamas. L’intuition toujours pour adapter ma façon de tourner des images, comme cet éco-village, où je n’ai pas ressenti d’énergies positives particulières. Mon interview s’en ressent, elle est plus formatée sur des aspects purement logistiques. La seule contrainte que je m’imposais était de réaliser une interview par jour. Lorsque cela ne se faisait pas, alors j’en prévoyais deux pour le jour suivant.

Que retires-tu de cette première expérience ? 

L’immense plaisir d’avoir pu concrétiser un rêve. Via l’association Zellidja toujours, mon film participe à un Festival en Haute-Savoie ce mois d’avril. Cela m’encourage à prévoir déjà le second film. Nul doute que nous entendrons encore parler d’Uhaïna la bien-nommée.

Chaîne Youtube d’Uhaïna Haertz (la truite idéologue) : www.youtube.com/watch?v=LfA4qqR-bVY
Association Zellidja : www.zellidja.com
Lycée alternatif CEPMO : www.cepmo.pagesperso-orange.fr