Bouziane Bouteldja, je bouge donc je suis

stephane plaza bigorre mag avril 2
Stephane Plaza Immobilier, au cœur de la réussite de votre projet
avril 5, 2019
auto pyrenees bigorre mag 5
Classic Auto Pyrénées, rouler, oui mais avec classe…
avril 12, 2019
Afficher tous
bouziane bouteldja bigorre mag 1 e1555058544591

bouziane bouteldja bigorre mag 1 e1555058544591

Cela faisait un certain temps que le Mag ne vous avait plus parlé de Bouziane Bouteldja et de l’école Hip-hop Dans6T dont il est le fondateur, et qui est aujourd’hui – on l’espère – connue d’une grande majorité de Tarbais, bien que son activité ne soit sans doute pas relayée à la mesure de ce qu’elle représente. La presse locale, le Mag y compris, aurait sans doute sur ce point un mea culpa à produire. Ainsi, en guise d’introduction, et juste pour remettre les choses à leur place : Dans6T, c’est à peu près 600 licenciés, venant de Tarbes et d’ailleurs (car l’association donne également des cours à Nay, à Bagnères, à Arrau, à Vic, à Maubourguet et à Trie-sur- Baïse) ; Bouziane Bouteldja, c’est un artiste dont les chorégraphies sont présentées partout en France, quand ce n’est pas à l’international. Voilà, on sait maintenant à quelle hauteur se tient le sujet auquel on s’attaque dans cet article, et il était essentiel de le redire. Depuis plusieurs années déjà, Bouziane Bouteldja n’est plus un « artiste local ». Il a acquis, avec son spectacle Reversible puis avec les suivants, une certaine stature, pour ne pas dire une stature certaine. Et, avec le succès, est parvenu à donner à ses pièces davantage de profondeur, tout en conservant la philosophie qui est la sienne depuis ses débuts : que la danse ne soit pas une simple affaire de forme et d’esthétique, mais qu’elle dise quelque chose du vécu de ses interprètes et de la société de laquelle ceux-ci sont issus. Si les danseurs sont des corps en mouvement, les gestes qui sont les leurs ne dérivent pas de rien ; ils sont, comme leur univers mental, le fruit de conditionnements sociaux qu’il revient au chorégraphe Bouziane Bouteldja de décortiquer et de mettre en scène, lequel s’y emploie avec un certain brio…

Un homme de terrain 

Chez Bouziane, ce qu’exprime la danse est intimement lié à l’histoire personnelle des danseurs, comme dit précédemment, mais aussi à leur confrontation à certains grandes notions qui passionnent le chorégraphe et qui rendent son travail passionnant : entre autres la religion, la laïcité, l’égalité, la tolérance… Tous thèmes qui sont censés – on l’espère aussi – interroger profondément absolument n’importe qui, et donc chaque spectateur ayant accès à un spectacle de Bouziane. C’est aussi probablement pour cette raison que le chorégraphe ne limite pas le champ de son activité à la production artistique, mais anime ateliers (notamment avec des scolaires), journées de formation, conférence, etc., et doit partager son temps entre Paris, Vitry-sur-Seine, Créteil, Marseille et Tarbes, où l’on réclame ses interventions.

Ses deux dernières créations, bientôt sur la scène du Parvis à Tarbes 

Son coeur de métier, comme chorégraphe, demeure toutefois la production de spectacles. Et, à ce propos, il aura l’occasion de présenter au Parvis scène nationale, le 15 et le 16 avril prochain, ses deux dernières pièces. La première s’intitule Face à terre ; c’est un trio avec une danseuse brésilienne, Ana Pi, et avec un chanteur, Bastien Picot, réalisé après une longue investigation de par le monde pour explorer les rites et traditions funéraires ayant cours dans différentes cultures et civilisations. La conclusion de ce travail préliminaire est une chorégraphie présentant la mort comme la fatalité qu’elle est, et renversant finalement la question : et si la vie était le véritable horizon vers lequel fixer son regard et son attention ? Quant à la seconde pièce, Cheffe, il s’agit d’un travail collaboratif engagé avec une vingtaine de femmes vivant dans les quartiers de Tarbes et alentours, qui pour la plupart ne pratiquaient pas la danse avant de se voir inviter dans ce projet. Bouziane Bouteldja a voulu, en les réunissant, interroger avec elle leur condition de femme par le geste et par le mouvement. Le Mag a eu la chance d’assister à une des répétitions de ce spectacle en devenir, et peut d’ores et déjà vous dire que le résultat sera plein de surprises et d’émotions. A vous prochainement de le découvrir en réservant vos places au Parvis…

Cheffe
Lundi 15 avril à 20h Entrée libre et gratuite.
Face à terre
Mardi 16 avril à 20h30 Tarif 12 et 24