Portée par le journaliste Fabrice Nicolino, l’association ≪ Nous voulons des coquelicots ≫ invite les citoyens consommateurs a signer un appel en faveur de l’interdiction des pesticides. Nous avons rencontre Christian Duboe, maraicher bio a Trebons, qui a décide un jour de se passer de ces produits chimiques.
Christian, comment êtes-vous venu au maraîchage ?
De façon naturelle si j’ose dire puisque mes parents étaient déjà dans la partie. Ils cultivaient en grande quantité 5 ou 6 variétés de légumes seulement, qu’ils vendaient aux grossistes et à la grande distribution. Ils utilisaient beaucoup de pesticides, mais aussi des désherbants, et des engrais de synthèse. Nous étions au début des années 80 et la plupart des exploitants agricoles procédaient de la même façon.
Et un jour il y a eu chez vous une prise de conscience. Racontez-nous….
J’ai commencé à m’intéresser à une solution alternative assez tôt mais à l’époque nous avions moins de facilités que maintenant. Et puis au début des années 2000, je me suis rendu compte que le système dans lequel nous étions enfermés m’obligeait à produire encore davantage si je voulais continuer à gagner ma vie. J’ai donc fait le choix de la qualité et par conséquent d’un travail plus rémunérateur. Je dois dire également que mon père est décédé prématurément à 56 ans. Dès années après, je reste persuadé que ce sont les intrants chimiques qui en sont la cause.
Parlez-nous de votre exploitation aujourd’hui.
De quelques légumes produits je suis passé à plus de 40 variétés sur une surface toujours identique de 4 hectares. J’utilise ce que l’on nomme la protection biologique intégrée. J’emploie un pesticide naturel, le Bacillus Thuringiensis qui est une bactérie très efficace contre les chenilles par exemple. Ou alors je fais appel à des auxiliaires comme les coccinelles et les chrysopes, grands amateurs de pucerons ! Et mon engrais, c’est du fumier de cheval composté. Quant à mes produits, je les vends principalement au marché de Bagnères, le samedi matin, et par le biais d’une AMAP sur Trébons. Également en Biocoop et auprès de restaurateurs.