Sorti de l’oubli depuis plus de 20 ans, le Fort du Portalet, classé monument historique depuis 2005 connaît une fréquentation croissante.
Solidement arrimée à son éperon rocheux, sa silhouette fortifiée guette l’arrivant au-delà des cimes des Pyrénées. Bienvenue en terre de la Vallée d’Aspe où veille ce fort mythique qui intrigue et fascine randonneurs du chemin de la Mâture, automobilistes levant la tête en route vers le col du Somport ou vacanciers en quête d’un patrimoine insolite…Depuis sa réouverture en 2007, ce site dont la première vocation a été militaire révèle pierre après pierre son étonnante histoire.
Chef d’oeuvre fortifié troglodyte
22 Juillet 1842. Le roi Louis-Philippe 1er ordonne la construction d’un fort. Dans sa fenêtre de tir : protéger la frontière des Pyrénées et neutraliser la route du Somport en cas d’invasion espagnole. La réponse des Espagnols ne se fait pas attendre : ils construisent des tours de fusileros, réhabilite le col de Ladronès à Canfranc et le fort de Rapitan à Jaca. Finalement et heureusement, le fort du Portalet –son nom signifie en béarnais petite porte -, n’eut pas à faire retentir ses canons pour empêcher le passage des troupes espagnoles. Les documents originaux réalisés pour l’édification de ce chef d’œuvre troglodyte sont aujourd’hui conservés aux archives militaires du château des Vincennes dans le pavillon des Armes. S’étirant sur une superficie totale de 21 hectares, il pouvait accueillir entre 260 et 320 hommes et était équipé de 10 canons et obusiers et de 3 mortiers. L’ensemble du fort s’articule autour de quatre ensembles de bâtiments : le corps de garde et le logement du gouverneur, la caserne (sous la terrasse d’entrée) sur deux niveaux, le pavillons des officiers sous la caserne et le magasin à poudre (au-dessus de l’entrée).Il est encerclé de fortifications successives : une grande ravine (défense nord-est et sud), le fortin supérieur (défense haute : la montagne de Rouglan), le chemin de ronde (défense nord, chemin de la Mâture et chemin du Rouglan, une petite ravine et galerie de flanquement (défense entrée du fort) et de galeries basses (batteries et communication pour défendre la route d’Aspe).