Charlotte CATANANTI : Cavalière de passion

Le dressage équestre est une discipline très exigeante qui requiert une connexion particulière avec le cheval. Rencontre avec Charlotte Catananti, cavalière et enseignante de dressage.

Sur ses terres rabastinoises, Charlotte vit en harmonie avec sa famille et ses chevaux. Elle pratique la compétition au très haut niveau ; en 2023, elle a cumulé, comme l’année précédente, plusieurs titres aux championnats de France et d’Europe.

Chevaux & comportement humain

Charlotte vit à Rabastens avec son mari et leur fille de 3 ans. Elle accueille des élèves (avec leurs propres chevaux), et intervient également au sein de structures équestres lors de stages ponctuels. Sa passion pour les chevaux est arrivée très tôt : « J’ai commencé le Poney club à six ans, et je n’ai jamais lâché ». Après le bac, passionnée par l’étude des comportements animaux et humains, Charlotte étudie la psychologie à l’université de Bordeaux. Quand elle rencontre Stany, son mari, elle part vivre avec lui en Belgique : « J’y ai poursuivi mes études, et j’ai également fait de nombreuses formations autour du comportement humain, notamment la formation ETaC permettant de lire et identifier les 7 émotions universelles, ce qui m’a permis de donner des cours en académie de police ». Elle est titulaire d’un diplôme de cadre sportif en sport équestre, d’une carte professionnelle d’éducateur sportif, et d’un passeport international IGEQ qui lui permet d’enseigner dans le monde entier. Charlotte est également directrice pédagogique de l’Académie Nationale de Gardes Équestres, qui développe des stages de découverte autour de certains métiers de l’univers équestre.

 Le mal du pays

Auprès de Stany, qui était instructeur aux services de police à cheval et directeur technique mondial de bajutsu (art martial à cheval), Charlotte renoue avec l’univers équestre et se forme à de nouvelles techniques. Puis un cap a été franchi avec l’acquisition de son premier cheval, Ganador : « Bien que le dressage ne faisait pas partie de mes intentions, j’ai voulu tester avec lui deux ou trois petites choses, et j’ai eu mes premières sensations… Je me suis dit “Wahou” ! » Elle tombe alors sous le charme de cette discipline : « J’ai trouvé ça très beau, comme du patinage artistique en sport équestre ». Le dressage demande beaucoup de concentration, de rigueur, de complicité avec le cheval, de patience et de remise en question. Après s’être formée, Charlotte a fait sa première compétition en Belgique, puis a enchaîné les concours et s’est forgé une expérience. Au bout de plusieurs années, elle a fini par avoir le mal du pays, et elle est rentrée en France avec sa petite famille pour s’installer à Rabastens.

 Connexion harmonieuse

Charlotte ressent le besoin de s’occuper elle-même de ses chevaux, autant à domicile que lors des concours : pas question pour elle de faire appel aux services d’un groom. La relation qu’elle entretient avec l’animal est très surprenante : « Lorsqu’on est dans un environnement stressant avec du bruit, du monde et de l’agitation, comme ça peut être le cas lors des concours, il s’en remet à moi, je suis sa référente : s’il voit que je garde mon calme, il est rassuré et sait qu’il n’a pas à s’inquiéter ». La réciproque est également vraie : « Un jour, on se baladait en forêt quand des faisans ont surgi des buissons. J’ai eu peur, j’ai sursauté, mais le cheval n’a pas bougé d’un poil : il les avait repérés en amont, il a vu qu’il n’y avait pas de danger, et son flegme, malgré la tension que j’ai provoquée, m’a bouleversée, car c’est la preuve qu’il y a une grande complicité et confiance entre nous ».

 Aldo Maccione des écuries

Aujourd’hui, Ganador a 18 ans : « Il est extrêmement gentil. Je l’ai monté jusqu’à la veille de mon accouchement ; il était très respectueux, il sentait qu’il y avait quelque chose d’inhabituel. Il a le comportement des étalons : il roule des mécaniques avec un petit côté m’as-tu-vu, c’est un peu le Aldo Maccione des chevaux ! (rires). Il est le premier cheval à m’avoir emmenée au haut niveau, c’est avec lui que j’ai décroché mes premières médailles européennes ». Ganador a tellement la classe que Charlotte a reçu, à plusieurs reprises, des propositions d’achat : « Certainement pas ! Lorsque ça arrive, je lui bouche les oreilles ! (rires) ». Oli est quant à lui un jeune cheval de 7 ans : « C’est un guerrier. Je sais que dans quelques années, je pourrai l’amener sans problème au plus haut niveau ».

Pluie de médailles

Depuis qu’ils ont commencé la compétition il y a deux ans (niveau international), Charlotte et ses compagnons à quatre jambes ont déjà remporté de nombreuses récompenses. En 2023, Oli a été champion de France, vice-champion de France en freestyle, et médaillé de bronze en individuel aux championnats d’Europe ; en 2022, il a été double médaillé de bronze (France). Quant à Ganador, il a obtenu une médaille de bronze au championnat de France en 2023, une médaille de bronze en individuel aux championnats d’Europe, sans oublier les récompenses par équipe : médaille de bronze aux championnats d’Europe en 2022, et vice-champion d’Europe en 2023. Cela porte un nom : ça s’appelle une pluie de médailles ! Le Championnat de France démarre bientôt (avec à la clé un éventuel ticket pour la finale européenne) ; le Mag suivra bien évidemment de très près la suite des aventures. Merci à Charlotte, à Oli et à Ganador de représenter fièrement les couleurs de la Bigorre !

www.charlotte-catananti.eu

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