Le jeune Tarbais Maxime Lesage a décidé de s’engager pour la planète : il réalise actuellement un Paris-Marseille à pied pour ramasser les déchets aux bords de la Nationale 7. Rencontre !
Ce projet de ramassage était à la base une idée de Ludovic, qui est à la fois éboueur à Paris et véritable célébrité sur TikTok (300 000 abonnés). Lorsque Maxime a rencontré Ludo, il a absolument tenu à rejoindre cette aventure, dont l’arrivée est prévue le 24 septembre à Marseille. À la fin du mois d’août, entre deux étapes de son périple, nous avons discuté avec Maxime pour en apprendre un peu plus.
Maxime a 22 ans. Originaire de Nîmes, il habite aujourd’hui à Tarbes où il travaille dans la restauration. Pendant le Covid, il a eu l’idée d’organiser des débats sur TikTok : « Je trouvais que les Français n’étaient pas assez écoutés ; du coup, je faisais des débats sur divers sujets, et on passait des heures en live, sur Internet, à discuter de tout et n’importe quoi. Ça m’a permis d’apprendre plein de choses. ». Le public, lui, apprécie la formule : Maxime parvient à réunir plus de 30 000 abonnés. Un jour, il tombe sur le profil d’un autre TikTokeur, Ludovic, qui est éboueur à Paris et qui utilise les réseaux sociaux pour sensibiliser sur l’importance de garder une planète propre.
Maxime invite alors Ludovic à participer à l’un de ses débats sur la plateforme TikTok. Les deux hommes s’entendent bien, le courant passe, et ils poursuivent la discussion après le débat. Lorsque Ludo évoque son intention de faire Paris-Marseille à pied, Maxime veut absolument en être : « Je lui ai dit : “S’il te plaît, je veux le faire” ! (rires) ». Dans un premier temps, ils ont participé en janvier dernier aux « 24 heures des encombrants » à Paris, durant lesquelles ils ont ramassé pas moins de 4 tonnes d’encombrants jetés sans autorisation dans les rues de la capitale. Puis, au début du mois de juillet, ils se sont lancés dans ce Paris-Marseille. Objectif : partir de Paris pour rallier à pied la cité phocéenne par la Nationale 7, et ramasser les déchets qui jonchent les bords de route.
Comment s’organisent les journées de ce périple ? « Le matin, on se lève à 7h, et après le petit-déj’ on part pour environ 8 heures de marche, avec une pause d’une heure pour manger ». La nuit, plusieurs options : planter la tente sur un coin d’herbe, dormir chez l’habitant, aller au camping… « On fait de très belles rencontres. Certains nous hébergent pour une nuit, d’autres s’arrêtent pour marcher un peu avec nous, nous donner un coup de main… ». Derrière Maxime et Ludo, un camping-car, équipé d’une remorque, ferme la marche : il permet d’assurer toute la partie logistique de l’aventure. Il est piloté par Tony, boulanger à Douai, et Patrick, retraité à Besançon ; ces derniers se relaient au volant, et celui qui ne conduit pas participe à la marche et au ramassage. « On met les déchets dans des sacs poubelles que l’on géolocalise, puis le camping-car vient les récupérer pour les jeter en déchetterie ou dans des poubelles publiques ». Bien vu !
Cette marche, en plus d’être un geste fort pour la planète, est également un sacré défi physique : « La première semaine, ça m’a tué… Mais mon corps s’est adapté. On a eu toutes les températures : la canicule, le froid, le vent… Mais ça va. Les étapes font entre 17 et 26 km, on marche tous les jours, avec un jour de repos par semaine ». Pour maintenir leur sac-poubelle, ils ont un « roll-sac » (voir photo) : « Ce n’est pas simple à manier : en montée il faut le pousser, et en descente il faut le retenir à la force des bras… Mais on s’en sort ! (rires) ». L’aventure a été bien préparée en amont : le financement des frais est assuré par divers sponsors et partenaires.
Maxime ne s’attendait pas, mais alors pas du tout, à trouver autant de déchets le long des routes : « Ça m’a choqué à vie. C’est incroyable, tout ce qu’on trouve : des boîtes de sardines, des vêtements, des mégots, des guirlandes de Noël, des canettes, des bouteilles d’urine… C’est affreux. Tout ça est jeté depuis les voitures ! On a déjà ramassé 4,6 tonnes, et on n’est même pas encore arrivés à Lyon… ». Le pire, c’est que cette pollution est facilement évitable : il suffit de jeter ses déchets à la poubelle, tout simplement !
Nous avons demandé à Maxime ce qu’il comptait faire à l’issue de cette expérience : « … Je ne sais pas. Ramasser les déchets, ça me plaît. J’ai envie de continuer, de m’orienter vers le nettoyage, peut-être devenir éboueur. Si je pouvais participer au nettoyage de Tarbes, je me sentirais vraiment utile ». Si le jeune Tarbais avait un seul message à faire passer, ce serait le suivant : « S’il vous plaît, arrêtez de jeter par terre ! Jetez à la poubelle ! ». Bravo Maxime pour ce projet, et bon courage pour la fin du périple !
Voici des chiffres qu’il est important de connaître : pour qu’une bouteille en plastique se décompose, il faut compter environ 500 ans. 400 ans pour un sac plastique, 300 ans pour une canette en alu, 50 ans pour une boîte de conserve… Quant au mégot jeté sur le bord de la route, il mettra 12 ans à se décomposer, et polluera à lui seul jusqu’à 500 litres d’eau. Amis lecteurs, la planète compte sur vous : consommez de façon raisonnable, triez vos déchets, et surtout, surtout, ne jetez rien par terre !
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maximelesage0523@gmail.com – www.ludovicobjectifplanetepropre.org