Sabre au clair ! Rencontre avec Nicolas Lopez de l’ATE

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Cela faisait quelque temps déjà que l’envie d’aller faire un tour à l’Amicale Tarbaise d’Escrime nous démangeait, tant le club enchaîne les performances à un rythme effréné. Comment font-ils pour fabriquer autant de champions ? Ils ont forcément une formule secrète. Le Mag se devait d’enquêter.

 

La Maison de l’Escrime est située dans la zone de Bastillac à Tarbes. Nicolas Lopez, double médaillé olympique, y exerce le métier de maître d’armes ; il nous reçoit pour une discussion des plus agréables, suivie d’un entraînement auquel nous avons pu assister. Voici le récit de nos investigations.

De Tarbes à Pékin

Nicolas est né à Tarbes. « J’ai grandi ici, c’est ma ville, j’en suis fier. Un peu comme dans la chanson de Brassens, Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part (rires) ». À l’âge de 7 ans, il attrape le virus de l’escrime et fait ses débuts à l’ATE, où il est resté licencié jusqu’à aujourd’hui. En 2001, après le Bac et une année de STAPS, il rejoint l’INSEP à Paris où il s’entraîne dur en vue des compétitions. Et ça paye : « J’ai été Champion du Monde par équipe en 2006, raconte-t-il, puis j’ai décroché la médaille d’argent en individuel et la médaille d’or par équipe aux JO de Pékin en 2008 ». En parallèle, il a toujours développé d’autres projets : licence STAPS, brevet de maître d’armes, formation sport com’ avec l’école de journalisme, BEP électrotechnique… En 2012, il met un terme à sa carrière sportive et fait une reconversion pour devenir accompagnateur de moyenne montagne. Puis un jour de 2017, son téléphone sonne : c’est l’ATE.

Mission : transmission

Le club lui propose alors un poste de maître d’armes pour remplacer Frédéric Baylac, parti entraîner l’équipe nationale chinoise. Nicolas, qui a toujours été très attaché à l’ATE, accepte immédiatement : « En revenant, l’idée était de rendre aux jeunes ce qu’on m’avait apporté », explique-t-il. Depuis 2017, il est éducateur sportif à mi-temps à la mairie de Tarbes, et maître d’armes au club le reste du temps. « C’est un engagement personnel : j’ai bénéficié d’une certaine qualité d’enseignement, et j’essaie d’avoir la même exigence aujourd’hui. Le club a de très bons résultats depuis des années, ça met une petite pression, on a forcément envie de faire aussi bien, voire mieux. J’ai envie que de jeunes Tarbais puissent vivre des émotions aussi intenses que celles que j’ai pu vivre, et qu’ils prennent autant de plaisir que j’en ai eu dans mon parcours sportif ». Une question nous taraude : est-ce que Nicolas parvient à retrouver des sensations aussi fortes depuis qu’il a quitté la compétition ? « C’est différent… Quand tu as un sourire de tes enfants, c’est une émotion différente, mais tout aussi intense. Je ne cherche pas spécialement à revivre ces sensations, même si, en effet, la compet’ me manque un peu ». Et les circuits vétérans, alors ? « Oui, ça existe, mais… ça va, j’ai déjà donné… (rires) »

Le Club

Formé en 1921, l’ATE faisait beaucoup d’épée de fleuret avant l’arrivée de René Geuna. Ce dernier a développé le sabre et a inventé une méthode de travail collectif : le club a commencé à avoir de très bons résultats au niveau national, puis au niveau international, jusqu’à collectionner aujourd’hui sept médailles olympiques, sans parler des titres de Champion du Monde, d’Europe, de France… « Depuis, la méthode de René a fait école ; on a souvent des gens qui viennent en stage à Tarbes pour se former aux gammes et à la méthode collective tarbaise », explique Nicolas. De nombreux champions sont issus de l’ATE : Pierre Guichot, la fratrie Touya (Anne-Lise, Gaël et Damien), Franck Leclerc, Philippe Delrieu… Et la relève arrive ! La jeune génération enchaîne les titres et promet un bel avenir au club : Mathilde, Maxime, les deux Benoît, Florian, Éléa, Roxane, Baptiste, Antoine, Axel… Impossible de tous les citer. Nicolas est maître d’armes aux côtés d’Éric Maumus, également maître d’armes, et de Guillaume Chamak, le président ; tous trois sont très investis dans la vie de l’ATE. « On est un centre de formation fédéral, on permet aux jeunes d’harmoniser leur formation : l’idée est de leur faire goûter au sport de haut niveau tout en les aidant à poursuivre leur parcours scolaire ». Le club fait en sorte de rendre l’escrime accessible à tous : « Les personnes intéressées peuvent venir essayer deux ou trois cours avant de se décider. Faut pas hésiter à venir nous rencontrer ! » Aujourd’hui, l’ATE compte 150 licenciés de 4 à 70 ans. « Avec les jeunes de 6 à 20 ans, on est sur une politique de haut niveau ; on essaie de les amener à faire de la compétition, car on pense que c’est un bon moyen d’apprendre à se connaître, à se confronter au stress. C’est très formateur. » Et si le club se nomme « Amicale », cela ne doit rien au hasard : « On tient énormément à ce qu’il y ait un esprit de fraternité et d’amitié », affirme Nicolas.

La formule secrète !

Oui : Nicolas nous a révélé sans détour la formule magique de l’ATE, celle qui leur permet d’accumuler autant de victoires. La voici donc en exclusivité, rien que pour vous très chers amis lecteurs : « Aùva Rouy, ven o pluy ! »… Plaît-il ? « C’est un vieux dicton occitan qui veut dire “Aube rouge, vent ou pluie”. C’est notre cri de guerre d’avant-match : il y en a un qui crie “Aùva Rouy ?” et les autres répondent “Ven o pluy !”. C’est ça, la formule secrète ! (rires). » Mais d’où ça vient ? « Sûrement de René (René Geuna, NDLR) : il a dû ressortir ce vieux dicton de guerre avant un match, ils ont dû gagner, puis ils ont dû se dire “c’est bon, on le garde”. Et ça fait 40 ans que c’est comme ça ! (Rires) »

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