À l’assaut du Soum de Granquet !

Y a pu’ d’saisons, chers amis ! Les premières neiges sont tombées sur les Pyrénées il y a quelques semaines, et voici que l’on se retrouve à faire des barbecues en tongs à la fin du mois d’octobre… Alors, automne ou pas automne ?

Sur le papier, le Soum de Granquet avait l’air attrayant avec sa vue panoramique et son petit sentier charmant qui court le long du col… Oui, mais voilà : une fois là-bas, le sentier charmant ressemblait plutôt à un mince passage hasardeux encadré par deux falaises beaucoup trop raides à notre goût… Aurions-nous présumé de nos capacités ? Récit.

Premier carton jaune

À la sortie d’Argelès, on prend la route du Soulor pour rejoindre le col de Spandelles où nous laissons la voiture. Première contrariété de la journée : devinez ce que l’on a oublié, embrumés que nous étions par le sommeil dominical ? Oui : le café. Grave entorse au règlement interne de la balade bigorremaguienne. Tant pis : il fait beau, le soleil brille, partons sur les sentiers et essayons d’oublier l’arôme si subtil de notre arabica préféré.

Deuxième carton jaune

Les arbres de la forêt nous le confirment : l’automne est bel et bien là. En mourant, les feuilles ont formé sur le sol un tapis aux couleurs surannées, comme pour ensevelir l’été sous un linceul fragile… En sortant des bois, on s’accorde une petite pause sandwich avec vue sur le pic de l’Estibète, et voilà que débarque alors un adorable Mastiff des Pyrénées, qui s’était visiblement vu confier la tâche de surveiller un troupeau de moutons en train de paître un peu plus loin. Qu’il est gentil, ce gros toutou ! On dirait une énorme peluche, il nous fait des câlins, il insiste, il devient collant, et voilà qu’il engloutit d’un coup le sandwich que nous tenions entre nos mains… Ah ! Deuxième contrariété, et de taille. Merci, le Mastiff ! Super sympa !

Carton rouge !

Le paysage est somptueux, sobre et épuré ; quelques crocus fraîchement sortis viennent relever d’une touche violette les teintes mélancoliques de l’automne. Nous arrivons sur un sommet, à quelques mètres du Soum de Granquet : ce dernier est là, à seulement quelques minutes de marche, mais il faut avancer le long du col pour le rejoindre. C’est raide des deux côtés, beaucoup trop raide… et l’on se rappelle soudain que notre truc à nous, c’est les mots, les lettres, les phrases, et pas du tout les ravins ni les falaises abruptes. D’autant plus que la vue est déjà magnifique là où l’on se trouve, alors… Demi-tour ! Une fois arrivés au parking, stupéfaction : un troupeau de chèvres sans gêne se frotte contre les voitures pour essayer de trouver un peu d’ombre. Ah ! Et notre belle carrosserie, alors ? Ouste ! Cette fois-ci, c’en est trop : on sort le carton rouge ! Malgré tout, c’était une balade agréable d’environ 4h30 de marche pour 500 mètres de dénivelé (niveau randonneur). Est-ce que l’on reviendra ? Très bonne question.