Il y a quelques numéros de cela, nous vous avions emmenés en balade autour des mines de Pierrefitte ; nous avions beaucoup apprécié la visite de ces lieux, qui grouillaient d’activité il y quelques décennies encore et qui sont aujourd’hui laissés à l’état d’abandon. Cette fois, ce sont les mines d’Estaing que nous vous proposons de découvrir. Prêts ?
Lorsque le réveil a sonné en ce dimanche d’automne, on vous l’avoue franchement, on a failli l’éteindre et rester couché. Il faisait froid, il faisait humide, il y avait du brouillard, le soleil ne semblait pas avoir envie de se lever… Mais l’on a pensé à vous, chers lecteurs, et il était hors de question de vous priver de ce bol d’air pur bimensuel qu’est la traditionnelle balade du Mag. Une tartine, un café serré, et en route !
Depuis Tarbes, on prend la direction de Lourdes avec un petit air de jazz dans la voiture. On se gare en souplesse à Sireix, et en ouvrant la portière, on comprend d’un coup d’un seul que l’été est déjà loin derrière nous : ça caille sévère. Ne traînons pas : le thermos est rempli, on descend le triple café habituel en quelques secondes et on part dans la prairie en direction des mines.
Le long du sentier, on croise des bergers à la manœuvre : ils rassemblent les bêtes pour les surveiller et leur donner le sel dont ils ont besoin pour le bon fonctionnement de leur organisme. La montée se raidit un peu, et la terre rougeâtre donne aux lieux une allure étrangement
lunaire… Et que de fleurs ! Colchiques, bruyères, sorbiers des oiseleurs, pigamons à feuilles d’ancolie, carlines acaules, rhododendrons ferrugineux… On a même eu le loisir de goûter quelques myrtilles qui flânaient là, nonchalamment suspendues à leurs branches délicates… Ah, et on a aussi croisé des vaches, bien sûr !
L’arrivée est à couper le souffle : de là-haut, la vue sur la vallée est magnifique, et les entrées des mines offrent un décor spectaculaire. Ces lieux sont chargés d’émotion, il est impressionnant de visiter ces endroits où les anciens Bigourdans travaillaient dur pour extraire les minéraux (galène, pyrite et blende étaient ceux qui étaient ici principalement recherchés). À l’époque où les mines étaient en activité, un téléphérique reliait celles de Pierrefitte à celles d’Estaing afin de permettre le transport du matériel et des minéraux ; aujourd’hui, il ne reste que de rares traces de cette installation titanesque. Les mines sont murées pour éviter les accidents ; sachez que vous pourrez simplement en visiter les entrées. Tuyau du Mag : si vous vous rendez là-bas munis d’un bon marteau, il se pourrait qu’avec un peu de chance (et un bon coup de poignet), vous trouviez, en tapant sur les cailloux, un morceau de galène. On aurait bien voulu essayer, mais on avait oublié le marteau…
Ce fut une excellente balade, facile et accessible à tous ou presque (attention à la dernière montée). Trois heures de marche, 500 mètres de dénivelé, c’est pile-poil ce qu’il nous fallait pour nous remettre en forme. On repart bientôt !