Le monde de la boxe (et plus généralement des sports de combat), le grand public le connaît surtout par le biais du cinéma. Sylvester Stallone affrontant aux poings Carl Weathers (dans le rôle d’Appolo Creed), cela fait une chouette affiche, mais peut-être un peu trop belle… Qu’en est-il de la réalité de ce sport ? Nous sommes allés rencontrer Stéphane Doya, ancien champion du monde des -80 kg, professeur de savate pour l’association l’Amicale Tarbaise de Savate, afin d’en parler avec lui.
L’art de l’esquive et du placement
L’Amicale Tarbaise de Savate, créée en 2008, est, comme son nom l’indique, une association où l’on apprend le noble art de la savate, autrement dit de la boxe française. Contrairement à sa cousine la boxe anglaise, celle-ci se pratique aux poings et aux pieds. Les rounds, que l’on appelle « reprises » en bon français, sont également plus courts : deux minutes contre trois à l’anglaise. Mais l’essentiel n’est sans doute pas dans ces différences, et peut-être davantage dans les ressemblances entre les deux disciplines. Ainsi que nous l’indique Stéphane Doya : « Le but de la boxe, anglaise comme française, c’est d’abord de ne pas se faire toucher. Un coup bien placé peut suffire à te mettre KO. C’est pour cela que l’on enseigne l’art de l’esquive. Si tu sais esquiver et te placer de façon à te permettre de donner, toi, un coup décisif, tu auras compris l’essentiel de ce sport. »
De la répétition et de ses conséquences
A l’Amicale Tarbaise de Savate, on travaille par des mises en situation pour développer cet art de l’esquive et du placement. Le combat commence à l’échauffement ; « L’échauffement chez nous est intégré à la pratique. Quand j’ai commencé la boxe on nous faisait courir, faire des roulades, des abdos, ce genre de trucs… On a évolué, maintenant on ne fait plus ça. Si tu fais courir les boxeurs, que tu leur fais faire des mouvements, c’est très bien, mais ils perdent du temps. Si tu peux en plus de t’échauffer te mettre directement dans ta discipline c’est encore mieux. Évidemment, on se met en route tranquillement, on ne va pas vite et on ne porte pas les coups… » Vient ensuite le cours proprement dit, qui consiste encore… à des combats ! « Ici, on travaille beaucoup par mises en application. On fait beaucoup de technique mais on ne répète pas bêtement les gestes comme on le faisait avant. Ce qu’il faut développer, avant toutes choses, c’est le sens du combat. Et le sens du combat, c’est être capable d’utiliser les bonnes armes à la bonne distance avec la bonne vitesse, et surtout parvenir à créer des problèmes à l’adversaire, avec des pièges, des changements de trajectoire… C’est de la stratégie en fait, tout simplement. »